Page 262 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 262

260     33. Une finance saine et efficace

        revenus, par dividendes à tous d’une part et par récompense à
        l’emploi d’autre part.
            Nous revenons plus loin sur cette question en traitant du divi-
        dende périodique à chaque citoyen.
        Mais n’est-ce pas là proposer tout un chambardement dans les
            modes de finance de la production et dans le mode de répar-
            tition des droits aux produits ?
            C’est surtout, et bien plus simplement, un changement de phi-
        losophie, de conception du rôle du système économique et du sys-
        tème financier, les ramenant à leurs fins propres servies par des
        moyens appropriés. Il est temps que les fins reprennent leur place,
        et les moyens la leur. Il est temps que la perversion fasse place au
        redressement.
        Mais tout cela a l’air de supposer que l’argent, ou le crédit finan-
            cier, peut venir comme ça, séance tenante, pour financer la
            production et la consommation !
            Certainement. Le système d’argent n’est essen tiellement qu’un
        système de comptabilité. Les comptables sont-ils à court de chiffres
        pour compter, additionner, soustraire, multiplier, diviser, faire des
        règles de trois, exprimer des pourcentages ?
            D’ailleurs, les faits sont là, pour montrer que l’argent est affaire
        de chiffres: chiffres que les monopolisateurs du système peuvent
        faire surgir ou faire disparaître selon leurs décisions, sans be soin
        d’objets concrets autres qu’un livre, une plume et quelques gouttes
        d’encre.
            Dans une conférence donnée à Westminster, le 7 mars 1936, C.
        H. Douglas disait à son auditoire — un auditoire créditiste:
                 «Nous, créditistes,  nous disons que le  présent
              système monétaire  ne reflète  pas les faits. Nos op-
              posants disent qu’il les reflète. Eh bien, il n’y a qu’à
              regarder et se servir de son gros bon sens pour voir
              ce qu’il en est. Comment, par exemple, se fait-il qu’un
              monde qui paraissait presque fiévreusement pros père
              en 1929, — du moins réputé prospère, à en juger par
              les critères orthodoxes — et certainement capable de
              produire et offrir une surabondance de denrées et de
              services,  le  faisant  et  en  distribuant  une proportion
   257   258   259   260   261   262   263   264   265   266   267