Page 255 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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33. Une finance saine et efficace               253

        qui détournent la production de sa fin propre qui est de servir les
        besoins humains: besoins d’ordre privé et besoins d’ordre public,
        dans l’ordre de leur urgence. Satisfaction des besoins essentiels de
        tous, avant les demandes de luxe de quelques-uns; avant aussi le
        faste et les projets ‘pharaoniques’ d’administrateurs publics avides
        de renommée.
        Est-il  possible  d’obtenir  de  l’économie  générale  le  respect  de
            cette hiérarchie des besoins, sans une dictature qui planifie
            tout et qui impose les programmes de production et gère la
            répartition des produits ?
            Certainement,  c’est  possible,  moyennant  un  système  finan-
        cier qui garantisse à chaque individu une part du crédit financier
        communautaire.  Une  part suffisante pour que l’individu  puisse
        commander lui-même à la production du pays de quoi satisfaire au
        moins ses besoins essentiels.
            Un tel système financier ne dicterait rien. La production pren-
        drait  ses programmes  des  commandes  venant  des  consomma-
        teurs, pour ce qui est des biens d’ordre privé; et elle les prendrait
        des commandes venant  des corps publics, pour ce qui est des
        biens d’ordre public. Le système financier servirait ainsi, d’une part,
        à exprimer les volontés des consommateurs; d’autre part, il serait
        au service des producteurs pour mobiliser la capacité de produc-
        tion du pays dans le sens des demandes ainsi exprimées.
            Pour cela, évidemment, il faut un système financier qui se plie
        au réel, et non pas qui le violente. Un système financier qui reflète
        les faits, et non pas qui les contredise. Un système financier qui
        distribue, et non pas qui rationne. Un système financier qui serve
        l’homme, et non pas qui l’avilisse.
                   Un tel système financier est-il concevable ?
            Oui. Les grandes lignes en ont été tracées par C. H. Douglas,
        le maître génie qui a présenté au monde ce qu’on appelle le Cré-
        dit Social (à ne pas confondre avec les prostitutions de partis poli-
        tiques qui se parent de ce nom).
            Douglas a résumé en trois propositions les principes de base
        d’un système qui répondrait à ces fins et qui, par ailleurs, serait as-
        sez souple pour suivre l’économie dans tous ses développements,
        jusqu’à n’importe quel degré de mécanisation, de motorisation ou
        d’automatisation.
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