Page 165 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 165
27. Hommes de droite, aux mains vides 163
reçus, quelles que soient la nature et la destination du produit.
Vous déclarez hautement votre adhésion au régime écono-
mique de la propriété privée, propriété du sol, du logement, des
moyens de production; propriété que vous désirez vivement être
accessible à tous.
Aussi, est-ce avec peine que vous voyez les villes se peupler de
locataires, des ruraux déserter un sol écrasé de taxes et de dettes
et aller grossir le prolétariat de nos cités; avec peine, que vous
constatez la disparition d’entreprises à taille d’homme, acculées à
la faillite ou absorbées par des monopoles industriels ou commer-
ciaux.
Hommes de droite, vous êtes sûrement inquiets devant l’esprit
de révolte qui gagne de plus en plus nos jeunes, devant leur dégoût
du foyer et la perte d’autorité des parents, devant les fruits malsains
d’influences extérieures à la famille.
Inquiets aussi, n’est-ce pas, devant la marée montante du maté-
rialisme, du laïcisme, de l’indifférence en matière de religion allant
jusqu’à la perte de la foi. Vous êtes irrités de l’importance accordée
aux voix et aux vœux d’une poignée d’agnostiques, admis à occu-
per des chaires d’enseignement dans nos universités catholiques
et à utiliser les locaux de ces universités pour fonder leur mouve-
ment de laïcisation. Vous êtes désolés de l’étatisation de l’ensei-
gnement et de l’expulsion des Évêques des organismes directeurs
de l’éducation de nos enfants.
… aux mains vides
Très bien, mais, hommes de droite, vous devez bien savoir que
ce ne sont pas vos gémissements ni vos discours qui arrêteront ce
flot de la centralisation politique, de la concentration économique,
du socialisme d’État, de son aboutissement au communisme.
Vous ne l’arrêterez pas, non plus, avec des mains vides. Or,
n’est-ce pas avec des mains vides que vous le dénoncez? N’avez-
vous rien à lui opposer que le capitalisme vicié actuel, qui rend les
riches plus riches et les pauvres plus pauvres, qui fait perdre aux
petits possédants, le peu qui leur reste encore?
Ah! Vous répétez bien vos condamnations de ce capitalisme-
là. Les hommes de gauche aussi le condamnent. Mais eux ont
quelque chose à présenter pour le remplacer, même si ce quelque