Page 167 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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27. Hommes de droite, aux mains vides       165

        soient pas de plus en plus distants, depuis l’âge de six ans jusqu’à
        la fin d’une scolarité qui s’allonge toujours ? Pour que leurs jour-
        nées ne s’additionnent pas d’une heure ou deux de promiscuité
        dans un autobus bondé de garçons et de filles, où les plus dessalés
        sont les plus aptes à donner le ton ? Qu’avez-vous à proposer pour
        que les parents puissent offrir à leurs jeunes un foyer plus agréable,
        plus «retenant», moins méprisé par les jeunes, après leur journée
        dans le palais qu’est l’école d’aujourd’hui  ?

                    Rien à la famille. Tout au collectif
           Tout va au collectif. À la famille, rien. Qu’avez-vous à présenter
        pour corriger cette anomalie, vous, hommes de droite, qui vous
        dites opposés au collectivisme et qui voulez réhabiliter la famille
        dans ses droits et les parents dans leur autorité? Rien? Encore les
        mains vides. Alors, vous n’empêcherez pas la fuite du foyer ni les
        influences externes malsaines, dont vous vous plaignez à bon droit.
        Pas même par vos centres de loisirs, qui, après tout, ne rattachent
        aucunement le jeune à son foyer. Le foyer restera le coin pauvre et
        rebuté, où l’on ne rentre que pour dormir et pas toujours de bonne
        heure.
           Et qu’avez-vous à proposer pour que le progrès, la mécanisation
        de la production, l’automation, fassent des hommes libérés, au lieu
        de chômeurs totaux ou partiels, condamnés à vivre de demi-reve-
        nus extraits des enveloppes de paie de ceux que le progrès n’a pas
        encore déplacés ? Que proposez-vous ? Rien ?

           Parce que vous avez les mains vides, parce que vous n’avez rien
        de vraiment neuf à présenter, vous êtes réduits à vous taire, ou bien
        réduits à battre le même tambour que les hommes de gauche, à
        formuler les mêmes mesures conduisant aux mêmes fins.

           Communistes des pays soviétisés ou tenants du capitalisme du
        monde libre, hommes de gauche ou hommes de droite de chez
        nous, tous ne clament-ils pas la même politique devant le chôma-
        ge, politique de plein emploi, l’embauchage intégral.
           Et comme le progrès dans les techniques  de production de-
        mande de moins en moins de labeur humain pour répondre aux
        besoins normaux des hommes, on cherche une solution dans la
        promotion de nouveaux besoins matériels pour tenir la production
        en marche. Ce n’est plus la limitation des besoins qui conviendrait
        à des chrétiens, mais la création activée de nouveaux besoins qui
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