Page 168 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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166 27. Hommes de droite, aux mains vides
enlise dans le matérialisme, dans ce matérialisme dont la montée
vous fait peur, hommes de droite. Vous y contribuez, parce que
vous ne savez pas ou ne voulez pas préconiser une distribution des
produits dissociée de la condition de l’emploi.
Ignorance ou refus
Le mal, ne le voyez-vous pas, hommes de droite, le mal est
dans la soumission à un système financier dont les règlements
conduisent à toutes les conditions que vous déplorez.
Toute notre vie économique est réglée par l’argent. L’argent est
souverain. C’est la grande hérésie économique, et plus qu’écono-
mique, que les chrétiens sont trop aveugles pour voir, ou trop atta-
chés pour dénoncer, ou trop lâches pour renverser.
Tout est axé sur l’argent. Si l’argent est là, on a le droit de pro-
duire ce que les besoins attendent. Si l’argent n’est pas là, on doit
se croiser les bras, ou s’endetter pour avoir à les croiser davan-
tage plus tard, lorsqu’il faudra payer des dettes amoncelées, avant
d’avoir accès à du crédit pour continuer de mobiliser la capacité de
produire.
Si l’argent est là, du côté du consommateur, la personne, la
famille peut se procurer les biens dont elle a besoin, les produits
qui sont là, qui l’attendent, dans tous les magasins et dépôts du
pays. Mais si l’argent n’est pas là, c’est la privation dans les mai-
sons, c’est l’accumulation des produits devant les besoins béants,
c’est le chômage, à moins de produire pour la destruction ou pour
le gaspillage.
Et vous acceptez cette dictature de l’argent, hommes de droi-
te ? Vous attaquez tout, excepté celle-ci.
Comme si l’argent était un dieu échappant à la volonté des
hommes. Comme si les règlements établis en fonction de l’argent
ne pouvaient pas être changés par des règlements en fonction des
besoins normaux des hommes et en fonction des possibilités exis-
tantes de les satisfaire.
Vous êtes les mains vides devant des désordres de toute des-
cription, dans tous les domaines, hommes de droite, parce que
vous refusez de corriger ce désordre majeur, le désordre de l’ar-
gent souverain.
J’ose employer le mot «refuser», parce que, il me semble, vous