Page 143 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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22. Qui a gagné la guerre mondiale?         141

        Il peut refuser, ou il peut accorder et conditionner les avances de
        ce crédit de la communauté. Les frais financiers s’ajoutent aux frais
        propres de la production. Les prix s’en ressentent. Le coût de la vie
        monte. L’inflation a sa première source dans le système bancaire.
        Cette hausse des prix provoque d’autres hausses en chaîne dans le
        secteur salaires et dans le secteur taxes.
           C’est le peuple qui finalement fait les frais d’un système finan-
        cier accapareur quand il devrait être serviteur, un système dictateur
        de l’économie, quand il devrait lui être assoupli.
           Le système n’est ni logique, ni social, ni honnête. Évidemment,
        il n’est pas chrétien. Et pourtant, il a ses défenseurs chez ceux qui
        devraient bannir le vol, l’injustice. Défenseurs qu’on trouve dans la
        politique, dans le haut enseignement et jusque dans des milieux
        ecclésiastiques. Il n’y a pourtant pas besoin de loupe pour voir ce
        que le système a d’odieux, avec rien d’évangélique.

           Sans même avoir besoin de le disséquer, de l’analyser, il suf-
        fit d’en noter les résultats. On connaît l’arbre à ses fruits. Lorsqu’il
        faut des guerres à poursuivre, lorsqu’il faut des dégâts de tremble-
        ments de terre, d’inondations ou d’incendie à réparer, pour appor-
        ter du travail et des revenus aux familles, et lorsqu’une ère de paix
        et de production abondante cause des privations aux familles et
        des maux de tête aux autorités, il y a de quoi donner la nausée. La
        cause n’en est sûrement pas dans les forces de la nature, ni dans
        une incompétence ou un refus d’agir de la part des producteurs,
        ni dans l’absence de possibilités physiques de transport. Elle est
        uniquement dans le système financier.
           On pourrait en écrire long sur ce chapitre — sans oublier la cor-
        ruption de toute la vie économique, obligeant pour ainsi dire tout
        le  monde  à  considérer  l’argent  comme  la  fin  à  poursuivre,  sous
        peine de s’exposer à manquer de pain aujourd’hui ou demain, alors
        même que le pays serait plein à craquer de blé et de tout ce qu’il
        faut pour soutenir la vie de toutes ses familles.
           Il serait autrement logique, autrement juste, autrement confor-
        me au bon sens, conforme aussi au principe de la destination
        universelle des biens, infiniment plus humain et plus chrétien, de
        substituer à ce système financier satanique un système selon les
        propositions énoncées il y a déjà  un demi-siècle par l’ingénieur
        écossais Douglas et connues sous le nom de Crédit Social, mais
        sans avoir rien à faire avec le parti politique qui profane ce terme.
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