Page 148 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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146 23. Le Crédit Social, la meilleure promotion ouvrière
génération à l’autre et transmis jusqu’à nous — richesses et héri-
tage constituant le plus gros facteur de la capacité moderne de
production et devant procurer à tous les co-propriétaires et co-
héritiers un dividende sur la production réalisée.
Une libération
Ce sont là les caractères libérateurs et vraiment sociaux d’un
système financier qui appliquerait les propositions énoncées par
Douglas, voici tout près d’un demi-siècle ; système connu sous le
nom de Crédit Social, mais sans aucun rapport avec un parti politi-
que qui s’affuble de ce nom tout en poursuivant d’autres fins.
L’adoption d’un tel système de finance ferait tomber d’un coup
les problèmes d’argent qui opposent patrons et employés. Les
ouvriers n’auraient plus à chercher des hausses de salaires pour
rejoindre le niveau des prix: cela serait fait, d’une part, par le divi-
dende à tous, et d’autre part, par un escompte général qui abaisse-
rait les prix pour les acheteurs, tout en étant compensé au vendeur
pour lui permettre de toucher le prix comptable auquel il a droit.
Le salaire resterait la récompense de l’effort. Mais quand le flot
de production maintient son débit ou l’augmente même, tout en di-
minuant les heures d’ouvrage ou le nombre des employés, ce n’est
évidemment pas dû à une augmentation de l’effort fourni; c’est un
fruit du progrès. Le fruit d’un capital communautaire qui doit se
traduire par une hausse des dividendes à tous, et non pas par une
hausse accordée aux seuls producteurs.
Promotion ouvrière
D’ailleurs, l’établissement d’un système financier créditiste per-
mettrait la plus belle, la plus complète des promotions ouvrières.
En effet, de même que l’esclavage d’autrefois disparut pour faire
place au servage, de même que le servage disparut à son tour pour
faire place au salariat, de même aussi, le salariat pourrait disparaître
graduellement, rapidement même, pour ne laisser que l’associa-
tionnisme: des individus compétents, capables de fournir de bons
produits, de prendre des responsabilités et unissant librement leurs
activités pour répondre aux besoins de la population.
Cela n’est pas possible aujourd’hui, avec un système où
ce sont les hommes de dollars qui dominent, embauchant les