Page 112 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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110 16. Conception créditiste de la démocratie
viduelle, l’assumation d’objectifs personnels. Initiative de chacun
bien qu’ordonnée par chacun vers un idéal commun, pour le béné-
fice non seulement des membres du mouvement mais de tous les
citoyens. C’est pourquoi, encore, les membres actifs du mouve-
ment de Vers Demain cherchent la récompense de leur travail, non
pas dans de l’avoir matériel mais dans un accroissement de leur
être, dans un enrichissement de leur personnalité. En même temps
aussi, parce qu’ils sont chrétiens, ils placent leur satisfaction dans
le fait de suivre les préceptes du Maître, en s’efforçant de faire du
bien au prochain.
Citations de Douglas
Pour en revenir à la conception créditiste de la démocratie,
citons en finissant quelques phrases écrites par le successeur de
Douglas à la tête du Secrétariat du Crédit Social. Il écrit dans «An
Introduction to Social Credit»:
«Les gouvernements aujourd’hui sont presque infiniment
mauvais. En tout cas, ils ont des attaches avec le mal infini. Ils
sont voleurs, menteurs, hypocrites. Ils sont corrompus par le pou-
voir. Et le remède à cette corruption, c’est de leur ôter de ce pou-
voir pour le redistribuer aux personnes. Déconcentrer le pouvoir.
«Il n’y a aucun espoir à placer dans un changement de gouver-
nement. Un nouveau gouvernement hérite du pouvoir excessif de
son prédécesseur; et, selon la remarque de Lord Acton confirmée
par l’histoire, ce pouvoir corrompt le nouveau gouvernement tout
comme les précédents.
«Ce qui est essentiel, c’est un changement dans la réparti-
tion du pouvoir entre le gouvernement et les citoyens. On ne peut
évidemment attendre d’un gouvernement qu’il prenne l’initiative
d’un tel changement, d’une diminution de son pouvoir. C’est donc
aux citoyens eux-mêmes qu’il incombe de prendre cette initiative.
«Ceux qui visent à la domination mondiale voudraient rendre
leur position imprenable… et dès que l’opinion publique s’éveille
un peu à la situation réelle, ils s’empressent de canaliser son ac-
tion vers des voies sans danger pour leur pouvoir.»
Cette dernière phrase de Monsieur Monahan nous paraît s’ap-
pliquer parfaitement aux futiles recherches d’améliorations dans
des renversements de gouvernements, que ce soit par des partis
anciens ou en poussant des partis nouveaux, ce qui ne réussit en
définitive qu’à tromper, qu’à leurrer la population tant qu’elle borne