Page 117 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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17. Le mythe de l’Or 115
pour s’en passer totalement dans certaines productions complète-
ment automatisées. Et toujours aussi en augmentant la production
tout en diminuant le besoin de producteurs.
Or, que constate-t-on? Le système financier ne consent à distri-
buer du pouvoir d’achat qu’à ceux qui participent à la production
soit par leur travail, soit par leurs placements financiers. Donc
obligation d’être employé pour avoir droit à une production abon-
dante qui demande de moins en moins d’employés.
Folie du système et de ses règlements financiers. Folie acceptée
et soutenue par les politiques de tous les gouvernements civilisés.
Tous sont sortis de la dernière guerre mondiale avec une capaci-
té physique de production augmentée. Et tous ont entendu leurs
hommes d’État déclarer qu’ils s’appliqueraient à la poursuite d’une
politique de plein emploi. Folie de l’embauchage intégral. Folie pro-
cédant non pas d’une production défectueuse mais d’un système
financier aussi inadapté à la production moderne qu’un dément est
inadapté à un milieu d’hommes sains.
L’homme dément on le met dans un hôpital. Le système finan-
cier dément, on s’incline devant ses exigences. C’est que la folie du
système est une folie contagieuse et tyrannique. Politiques, éco-
nomistes, sociologues, moralistes crient comme lui: De l’emploi,
de l’emploi pour tout le monde! Pas de salut ni temporel ni éter-
nel sans emploi. Vous devez gagner votre pain. Ce qui veut dire
gagner l’argent pour payer le prix financier du pain. Sinon, quand
bien même le pain viendrait là tout seul et en abondance, vous n’en
aurez pas. Ou si on vous en passe quand même, vous êtes consi-
déré comme un parasite vivant aux crochets des autres et on vous
le fait savoir.
Folie de l’embauchage comme les autres folies d’un système
détraqué que ses contrôleurs ne veulent pas du tout guérir. S’il n’y
avait que le fou, on pourrait peut-être se défaire de lui, lui enlever sa
charge et la confier à un remplaçant, disons un système financier de
Crédit Social. Mais il y a justement les régisseurs du fou, et eux sont
des brigands, brigands puissants, bien protégés par leur puissance
même et par la trahison de ceux qui devraient en libérer la société.
Bandits trop contents de pouvoir se servir des folies de leur système
pour tenir les populations et les gouvernements sous leur dépendan-
ce en conditionnant et en rationnant à leur gré les moyens financiers
de produire et d’obtenir les fruits de la production.