Page 108 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 108
16. Conception créditiste de la démocratie
Moins de pouvoir aux gouvernements, plus de pouvoir aux indivi-
dus
Je vais vous parler pendant ce quart d’heure, de la démocratie.
De la manière dont le Crédit Social conçoit la démocratie. Le Crédit
Social, la doctrine du Crédit Social et non pas le parti.
Lorsque des personnes, des familles sont dans le besoin et
se sentent incapables d’améliorer leur situation, elles se tournent
comme naturellement vers le gouvernement. Pourquoi ? Parce
qu’elles ont conscience de leur faiblesse, de leur impuissance, et
elles ne voient d’espoir que dans une aide du gouvernement. Elles
savent le gouvernement beaucoup plus puissant qu’elles.
C’est évidemment le devoir du gouvernement de soutenir les
faibles. Mais lorsque ces faibles ont reçu du secours du gouverne-
ment pour leurs besoins immédiats, ils ne sont pas pour cela plus
puissants qu’auparavant. Ils restent avec leur faiblesse. Ils ont été
soulagés, oui mais ils n’ont pas été fortifiés. Leur sort demeure es-
sentiellement le même. Ils auront encore besoin du même secours.
Pour fortifier les faibles
Et lorsqu’ils sont nombreux, ceux qui doivent se débattre, pour
rester quand même au-dessous d’un niveau de vie convenable au
siècle où ils vivent et au pays qu’ils habitent, alors le mécontente-
ment naît et s’étend. Les oreilles sont alors ouvertes aux politiciens
qui préconisent un changement de gouvernement.
L’expérience aurait pourtant déjà dû faire comprendre qu’un
changement de gouvernement, en soi ne change rien. Tout au plus,
le sort de quelques favoris peut être amélioré mais aux dépens du
sort de quelques autres.
Ce n’est pas un changement de gouvernement qui donnera
plus de puissance aux faibles. Ce n’est pas de mettre le pouvoir
entre certaines mains plutôt qu’en certaines autres, qui donnera du
pouvoir aux personnes et aux familles.
Ce qu’il faut, c’est prendre le pouvoir là où il est concentré, là
où il est excessif, et le répartir entre les membres de la société.
Le pouvoir est excessif dans les gouvernements modernes. Il
l’est de plus en plus. C’est d’ailleurs un vice qui naît de la posses-
sion même du pouvoir sur les autres. Plus les gouvernements ont
de pouvoir, plus ils veulent en avoir, même s’ils se gardent bien de
le proclamer.