Page 79 - Sous le Signe de l'Abondance
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Chapitre 1
Mécanisme monétaire créditiste
Des chapitres qui précèdent, il résulte que, pour corriger le sys-
tème économique et mettre la production au service des consom-
mateurs, il n’est nullement besoin de changer le mode de produc-
tion, qui est très efficace. Il n’est que de fournir aux consommateurs
le moyen de réclamer ce qu’ils veulent de la production, tant qu’elle
est capable de le fournir.
A cette fin, le Crédit Social demande une régie du système mo-
nétaire pour rendre l’argent conforme aux faits de la production et
mettre cet argent au service des consommateurs.
Une certaine quantité d’argent atteint déjà le consommateur
par le moyen du salaire pour le travail accompli, ou par la vente de
produits sur le marché, ou par le revenu de placements. Mais rien
n’assure en tout temps aux consommateurs un pouvoir d’achat glo-
bal suffisant pour acheter la production globalement offerte. Puis
l’argent doit être soustrait à une tutelle qui le taxe à son origine et
qui lui impose un terme de durée sans aucun rapport avec la durée
de la capacité de production.
Les propositions monétaires formulées par le Major C. H. Dou-
glas, l’ingénieur écossais initiateur de la doctrine créditiste, sem-
blent propres à corriger le système monétaire, sans heurts, sans
bouleverser les méthodes de production, sans supprimer la pour-
suite du profit qui stimule la production, sans la moindre atteinte
à la liberté personnelle et sans ingérence indue de l’Etat dans les
activités économiques.
On peut ainsi résumer les propositions monétaires du Crédit
Social:
1. Contrôle national de la monnaie;
2. Un compte de crédit national, reflétant en tout temps la véri-
table richesse du pays;
3. Emission de toute monnaie nouvelle nécessaire, du côté de
la consommation, de deux manières, se complétant l’une l’autre:
a) Par un dividende national à chaque citoyen, reconnaissant ainsi
le droit de chacun à un héritage commun, facteur de production;b)
Par un ajustement des prix, pour équilibrer définitivement le pou-
voir d’achat global avec la production offerte, évitant toute inflation
comme toute déflation.