Page 81 - Sous le Signe de l'Abondance
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Chapitre 19
La société, pour tous ses membres
(Première partie d’une causerie donnée par Louis Even sur le
réseau français de Radio-Canada, le 19 janvier 1945.)
Le dividende, moyen pour une fin
C’est se faire une idée très restreinte du Crédit Social que le
prendre pour une simple réforme monétaire. Sa portée est beau-
coup plus vaste. C’est toute une philosophie — la philosophie
même de l’association — dont le Crédit Social revendique le res-
pect intégral et réel dans la politique et dans l’économique.
Trop de personnes croient avoir tout dit du Crédit Social en
l’appelant, dédaigneusement, une promesse impossible de 25 $
par mois (au moins 800 $ par mois en 2008) à chaque citoyen du
pays.
Un dividende mensuel de 800 $ par mois à chaque citoyen.
Chose fort possible si l’on considère les produits du pays; chose
fort impossible s’il faut d’abord obtenir la permission des têtes dia-
boliques qui règlent et conditionnent à leur gré le volume et la cir-
culation d’argent dane le pays.
Le dividende périodique et gratuit à chaque membre de la so-
ciété fait partie des propositions spécifiques du Crédit Social, parce
que, dans le monde moderne, avec la production massive résultant
surtout de la subdivision du travail et des apports toujours croissants
de la science appliquée, il n’y a pas d’autre moyen que le dividende
pour réaliser en économique la philosophie du Crédit Social.
L’Association pour les associés
La philosophie du Crédit Social? Le Crédit Social a-t-il une phi-
losophie?
Le Crédit Social proclame une philosophie qui existe depuis
que les hommes vivent en société, mais qui est terriblement igno-
rée dans la pratique, de nos jours plus que jamais.
Cette philosophie, vieille comme la société, donc vieille com-
me le genre humain, c’est la philosophie de l’association.
Ce sont de grands mots: Philosophie de l’association. C’est
pourtant une chose qui est dans la tête de tous les hommes qui se
groupent pour un but défini.