Page 77 - Sous le Signe de l'Abondance
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Le crédit national
comme dans les banques, par de simples inscriptions de crédit fi-
nancier. Mais pas chargé d’intérêt, ni pour un terme arbitraire.
Toute augmentation de richesse réelle augmente la base du
monnayage; et toute destruction de richesse réelle détruit une
base de monnayage. La monnaie ne doit disparaître que si sa base
disparaît.
Compte de crédit national
Sous le régime actuel, lorsque le banquier crée l’argent qu’il
prête, il l’inscrit simplement dans un grand-livre, au crédit de l’em-
prunteur. L’emprunteur s’en sert en tirant des chèques sur ce crédit,
tant qu’il en reste.
De même, l’Office National du Crédit, qui monnayerait à me-
sure l’augmentation de crédit réel, inscrirait simplement l’argent
ainsi créé dans un grand-livre, au crédit de la nation. C’est sur ce
crédit national que seraient tirés les chèques pour payer le divi-
dende national aux citoyens et pour compenser aux marchands
l’escompte national décrété sur les prix de vente.
L’administration de ce compte de crédit national n’aurait rien
d’arbitraire, ni rien de capricieux. Elle serait confiée à une autorité
monétaire nationale, commission non-politique, nommée par le
gouvernement, mais devant administrer le crédit national d’après
les faits, tout comme les cours de justice, nommées par le gouver-
nement, jugent uniquement d’après les faits en regard de la loi.
Ce serait une commission de comptables, chargée de consigner
l’évaluation de toute production de richesse et de toute destruction
de richesse. La différence entre les deux donnerait l’augmentation
nette, base de l’augmentation d’argent.
Il ne s’agit pas là d’une entreprise impossible. Il existe déjà des
statistiques précises sur presque tout ce qui constitue une augmen-
tation de biens dans le pays: production de biens de capital, pro-
duction de biens de consommation, importations, naissances, etc.;
et sur tout ce qui constitue une diminution de biens dans le pays:
dépréciation, usure, incendies, consommation (total des achats),
exportations, décès, etc.
Ce serait une bonne base d’où partir, la commission de crédit
cherchant les renseignements qui peuvent lui manquer.
Il n’y a absolument rien de dictatorial dans le travail d’une pa-
reille commission. Elle ne dicte pas la production, elle l’enregis-
tre. Elle ne dicte pas la consommation, elle l’enregistre. Ce sont les