Page 76 - Sous le Signe de l'Abondance
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6   Chapitre 1

        L’usine qu’il construit augmente le crédit réel du pays. Il est donc
        juste que la monnaie, qui doit être le reflet de la richesse du pays,
        augmente en même temps.
            Mais l’industriel doit rembourser l’emprunt dans les cinq ans. Il
        va donc attacher aux prix des produits de son usine, non seulement
        les frais de fabrication, mais une partie du prix de son usine, pour
        pouvoir effectuer le remboursement.
            Au bout des cinq années, tout l’argent créé a été retiré de la cir-
        culation et retourné à sa source. Et pourtant la capacité de produc-
        tion de l’usine est encore là. La base du monnayage est encore là,
        mais la monnaie n’y est plus. Le pays ne possède pas l’équivalent
        financier de sa richesse réelle.

                        Caractère social du crédit
            De plus, il y a un caractère social dans le crédit réel, même s’il
        s’agit de biens privés.
            L’usine qu’on vient de donner en exemple n’aurait absolument
        aucune valeur si ce n’était le fait de la société. Supprimez seule-
        ment les consommateurs, et dites ce que vaudra l’usine.
            L’usine, propriété privée, augmente certainement la riches se
        du propriétaire privé , mais en même temps, elle augmente la ri-
        chesse du pays. Et tout le pays en profitera, pourvu toutefois que
        les produits de l’usine puissent s’écouler.
            Le monnayeur privé, le banquier, qui prête l’argent créé sur le
        crédit réel de l’emprunteur et force l’emprunteur à rapporter cet
        argent, n’est pas seulement injuste envers le créateur privé de la
        richesse, il est aussi injuste envers toute la société dont il restreint
        les droits à la richesse produite et offerte.
            Le monnayage du crédit reel ne peut bien être exercé que par
        l’autorité souveraine, agissant au nom de la société elle-même et
        poursuivant, non pas le profit du monnayeur, mais le bien écono-
        mique de toute la société.
                   Monnayage national du crédit réel
            C’est pourquoi les créditistes réclament le monnayage national
        du crédit réel, que ce crédit réel soit le fruit de l’entreprise publique
        ou qu’il soit le fruit de l’entreprise privée.
            Ce monnayage doit être ordonné. Il doit être conforme aux faits
        de la production et aux besoins de la consommation.
            Le monnayage national du crédit réel peut très bien s’exprimer,
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