Page 55 - Sous le Signe de l'Abondance
P. 55
Chapitre 12
Qu’est-ce qu’un dividende?
Lorsqu’une compagnie réalise des surplus de ses opérations,
après avoir déduit les sommes nécessaires pour rencontrer ses
obligations, alimenter son fonds de dépréciation et d’amortisse-
ment, elle répartit le reste entre ses actionnaires. Si, par exemple,
le capital-actions est de 500 000 $ et le bénéfice net distribuable de
30 000 $, elle déclarera un dividende de 6 pour cent, car 30 000 $
représentent les six centièmes de 600 000 $. L’homme qui possède
dans cette compagnie dix actions de 100 $ retirera un dividende
de dix fois 6 $, soit 60 $; celui qui aurait vingt actions retirerait un
dividende de 120 $.
Si le bénéfice net n’est que de 10 000 $, le dividende ne sera
que de 2 pour cent. Et s’il ne reste aucun bénéfice net après toutes
les allocations nécessaires, il n’y aura pas non plus de dividende.
Le dividende suppose donc des surplus.
L’octroi de dividendes aux actionnaires ne les désintéresse pas
de leur compagnie. Au contraire. Si ces actionnaires sont en même
temps employés, si, par leur travail, ils contribuent à la production
des articles fabriqués dans les usines de la compagnie, vont-ils de-
venir paresseux, se relâcher parce qu’ils touchent des dividendes
en plus de leurs salaires? Ce serait idiot de le penser. Ils savent
que seule une augmentation du volume ou de la qualité de la pro-
duction peut signifier plus de dividende. Ils apporteront sans doute
double application à leur ouvrage.
Qui a droit aux dividendes? Les actionnaires, ceux qui ont pla-
cé des fonds dans l’entreprise. S’il s’agit d’une entreprise en coopé-
rative, les producteurs eux-mêmes, après avoir reçu leurs salaires,
ont aussi droit à leur dividende, à leur part des surplus, si surplus il
y a, parce que ces producteurs sont les actionnaires.
Et d’où viennent les dividendes encore une fois? Ils viennent
des surplus; leur chiffre est déterminé par le chiffre des surplus.
Les dividendes ne sont pas des argents pris à certains actionnaires
pour passer aux autres. Les dividendes ne créent pas de dette pour
la compagnie, car celle-ci ne les distribue qu’à même ses surplus.
Ces petites notions ne sont neuves pour personne, mais il peut
être utile de les rappeler quand on traite du «dividende national»
ou dividende du Crédit Social. Il est si commun d’entendre de la
part de critiques qui n’ont peut-être pas égratigné le sujet: «Ces