Page 59 - Sous le Signe de l'Abondance
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Héritage et héritiers 59

            C’est un actif COMMUN, et c’est pour cela que tous les mem-
        bres de la société ont un droit sur une partie de la production, partie
        d’autant plus grande que cet actif entre de plus en plus comme
        facteur prépondérant dans la production. Assurément, le travailleur
        qui le met en valeur a droit à sa récompense et personne ne songe
        à la lui refuser. Mais le propriétaire de cet actif culturel commun,
        c’est-à-dire chaque membre de la société, conserve tout de même
        son titre et ses droits.
            On a dit maintes fois que le capital et le travail doivent se don-
        ner la main, car le travail sans le capital ne peut pas grand’chose, et
        le capital sans le travail ne peut absolument rien. Mais que peuvent
        même  les  deux  ensemble  si  vous  excluez  l’héritage  culturel,  les
        apports des inventions et du progrès à travers les âges?
            Grâce à l’apport de la science appliquée, de l’actif culturel, avec
        moins de matière première, moins de travail, les produits augmentent
        et s’améliorent. N’est-il pas juste que les héritiers en aient leur part?

                                Les héritiers
            Et qui sont les héritiers?
            Nous l’avons dit, cet héritage culturel est un actif commun qui
        appartient à tous les membres de la société. Supprimez la collecti-
        vité, l’association, vous supprimerez l’abondance. L’abondance est
        le fruit bien plus de l’actif culturel commun que de l’effort indivi-
        duel. Celui-ci demeure, certes, mais l’autre est là aussi.
            Parce qu’on ignore l’héritage et les héritiers, le monde est plein
        d’injustice et de non-sens. La production possible ne s’écoule pas
        et souvent ne se réalise même pas, parce qu’on ne donne pas aux
        héritiers les droits sur cette production que leur vaut l’actif com-
        mun qui y entre comme facteur important.

                           Le dividende national
            C’est le revenu de cet héritage que le Crédit Social veut distri-
        buer à tous les membres de la société, sous le nom de dividende
        national.
            C’est un dividende parce qu’il correspond à des surplus.
            L’entreprise qui a des surplus de revenus ne déclare pas crise,
        mais répartit les surplus entre ses actionnaires. Si l’agriculture et
        l’industrie  canadienne  ont  des  surplus,  pourquoi  ne  pas  en  faire
        bénéficier les sociétaires, tous les Canadiens à titre de membres
        d’une société organisée?
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