Page 270 - Sous le Signe de l'Abondance
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2 0   Chapitre 52

        satisfaire les besoins de base est déjà toute faite, et cela, avec de
        moins en moins de labeur humain, alors il faut créer de nouveaux
        emplois complètement inutiles, et dans le but de justifier ces em-
        plois, créer de nouveaux besoins artificiels, par une avalanche de
        publicité, pour que les gens achètent des produits dont ils n’ont pas
        réellement besoin. C’est ce qu’on appelle «la société de consom-
        mation».
            De même, on fabriquera des produits dans le but qu’ils durent
        le moins longtemps possible, dans le but d’en vendre plus, et faire
        plus d’argent, ce qui entraîne un gaspillage non nécessaire des res-
        sources naturelles, et la destruction de l’environnement. Aussi, on
        persistera à maintenir des travaux qui ne nécessitent aucun effort
        de créativité, qui ne demandent que des efforts mécaniques, qui
        pourrait  facilement  être  faits  uniquement  par  des  machines,  des
        travaux où l’employé n’a aucune chance de développer sa person-
        nalité. Mais pour cet employé, ce travail, si déshumanisant soit-il,
        est la condition d’obtenir l’argent, le permis de vivre.
            Ainsi, pour lui et pour une multitude de salariés, la signification
        de leur emploi se résume à ceci: aller travailler pour obtenir l’ar-
        gent qui servira à acheter le pain, qui leur donnera la force d’aller
        travailler pour gagner l’argent... et ainsi de suite, jusqu’à l’âge de la
        retraite, s’ils ne meurent pas avant. Voilà une vie vide de sens, où
        rien ne différencie l’homme de l’animal.
                              Activités libres
            Justement, ce qui différencie l’homme de l’animal, c’est que
        l’homme n’a pas seulement que des besoins matériels, il a aussi
        des besoins culturels, spirituels. Comme dit Jésus dans l’Evangile:
        «L’homme ne vit pas seulement que de pain, mais de toute parole
        qui vient de la bouche de Dieu.» (Matthieu 4,4.) Vouloir occuper
        tout le temps de l’homme à l’entretien de sa vie matérielle, c’est du
        matérialisme, car c’est nier que l’homme a aussi une dimension et
        des besoins spirituels.
            Mais alors, si l’homme n’est pas employé dans un travail sa-
        larié, que va-t-il faire de ses temps libres? Il l’occupera à faire des
        activités libres, des activités de son choix. C’est justement dans ses
        temps  libres  que  l’homme  peut  vraiment  développer  sa  person-
        nalité, développer les talents que Dieu lui a donnés et les utiliser à
        bon escient.
            De plus, c’est durant leurs temps libres que l’homme et la fem-
        me peuvent s’occuper de leurs devoirs familiaux, religieux et so-
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