Page 236 - Sous le Signe de l'Abondance
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236 Chapitre 4
Vous ne voulez pourtant pas d’un régime communiste, qui
conscrit tout le monde aux ordres du parti au pouvoir et de ses tech-
nocrates. Vous ne voulez pas d’un gouvernement communiste, qui
surveille et épie tout et tous par sa police secrète et ses délateurs.
Vous ne voulez pas d’un régime qui doit entourer ses frontières de
murailles de 20 pieds de hauteur, surmontées de réseaux de fil bar-
belé, flanquées de tours de garde munies de mitrailleuses, avec des
meutes de chiens policiers et une surveillance de jour et de nuit,
pour ôter à des citoyens affamés de liberté toute possibilité de pas-
ser dans nos pays capitalistes où il reste tout de même encore plus
de liberté en même temps que du pain plus facile à trouver.
Mais que répondre au communiste qui accuse le système capi-
taliste d’injustice dans la répartition de la richesse et d’assujettisse-
ment des corps publics à Ia dictature de I’argent?
Si vous n’êtes pas créditiste, si vous croyez que le système d’ar-
gent qui impose ses conditions et ses règlements est un système
sacré, intouchable, avec lequel il faut tâcher de faire son chemin
même en pilant sur les pieds d’un grand nombre, alors vous n’avez
certainement rien de bien valable à répondre au communiste. Des
arguments spirituels sur le terrain religieux, oui, peut-être, tout en
ignorant l’immolation de droits naturels de l’être humain aux exi-
gences du système financier. Mais sur le terrain temporel, sur celui
d’une juste répartition de la richesse et des affranchissements d’obs-
tacles purement financiers, vous êtes terriblement démunis, vous
êtes les mains vides. Et vous l’êtes de plus en plus par votre faute,
parce qu’il y a assez longtemps que le Crédit Social vous présente
le remède efficace à la dictature d’argent. Remède qui ramènerait le
système capitaliste à son rôle propre de faciliter la production et la
distribution des biens répondant aux besoins de tous, avec le maxi-
mum de sécurité économique et de liberté personnelle.
Tous capitalistes
— Et comment donc le Crédit Social ferait-il cette transforma-
tion merveilleuse? Comment peut-il changer des monopoleurs en
serviteurs attentifs à servir les besoins de la population?
— Il le ferait, justement en cassant le monopole. Un monopole
qui n’est plus du capitalisme sain, mais une monstruosité issue
d’un système financier faux, tyrannique à sa source et dans son
fonctionnement. Le Crédit Social casserait le monopole en faisant
de chaque individu un capitaliste: 33 millions de capitalistes dans
un Canada de 30 millions de citoyens (la population estimée en
2008).