Page 238 - Sous le Signe de l'Abondance
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23 Chapitre 4
moderne, doit bien valoir un dividende à tous les copropriétaires.
Un dividende social auquel tous ont un droit égal à seul titre de
membre de la communauté nationale.
Comment exprimer cela dans la pratique? On peut le prénenter
comme suit, en utilisant des termes connus en matière d’investis-
sements:
Ceux qui placent un capital privé dans la production reçoivent
une action ou un lot d’actions en rapport avec leur placement. Ils
sont actionnaires. Disons donc que tous les citoyens du pays, tous
copropriétaires d’un immense capital réel, gros facteur de produc-
tion, reçoivent chacun une action sociale exprimant leur part de ce
capital. Action qui n’a pas besoin d’être évaluée en argent. Elle est
part d’un capital réel et vaut d’après le rendement de ce capital réel
dans la production. Or, nous n’hésitons pas à dire que la majeure par-
tie de la production moderne provient bien plus de ce capital social
que de la participation personnelle de ceux qui sont engagés dans la
production, soit comme employeurs, soit comme employés. Le rôle
de ces participants est certainement nécessaire et doit être rému-
néré, mais le rôle du capital social augmente de plus en plus, tandis
que le rôle des effectifs humains s’atténue de plus en plus. C’est dire
que le dividende social devrait prendre de plus en plus le pas sur les
salaires et autres formes de rémunération aux producteurs.
Sans aller jusque là dès le début, pendant le rodage du systè-
me, le dividende périodique à chaque citoyen devrait déjà permet-
tre à chacun de pouvoir se procurer au moins le nécessaire à la vie,
ce qui est bien la première fonction d’un organisme économique
sain et bien établi.
Rapport aux actionnaires
Puis, tous étant actionnaires du capital communautaire, l’orga-
nisme public en charge du système leur présenterait périodique-
ment, par voie publique, le «rapport aux actionnaires». Quelque
chose comme ceci, par exemple:
«Au cours du dernier exercice, vous avez tous reçu un dividende
mensuel de 800 $ par mois, fondé sur les réalisations des exercices
antérieurs. Or, au cours de ce même dernier exercice, la produc-
tion annuelle du pays a passé du total de 500 milliards qu’elle était
à 510 milliards, sans augmentation du personnel producteur. Cette
augmentation est donc due au progrès, qui est un capital commu-
nautaire. Ce n’est donc pas par une hausse de salaire qu’elle doit se
traduire, mais par une hausse du dividende social. Celui-ci va donc
être augmenté de 15 $ par mois à chacun des 33 millions de Cana-