Page 234 - Sous le Signe de l'Abondance
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234   Chapitre 46

        du  progrès  cause  un  bien-être  temporaire,  ce  temporaire  est  de
        courte durée; les conditions mêmes de la mise en circulation impo-
        sent des saignées désagréables et épuisantes.
            Ajoutons que les banquiers ont de plus en plus autour d’eux
        une  clientèle  d’emprunteurs  bienvenus,  parce  que  ces  emprun-
        teurs se sont montrés efficaces pour piller le public. Ce sont les
        sans-scrupules dont parle le Pape. Peu agréables à Dieu et à ses
        anges, ils sont pour les banquiers la crème de l’humanité. Et c’est
        ainsi que, autour du banquier souverain et prêteur, se greffent les
        monopoles puissants qui étouffent toute concurrence et empestent
        l’atmosphère économique.
            Le monnayage du progrès, tel que nous l’avons, est donc une
        injustice, un vol, un illogisme, une concentration de la richesse et
        une manufacture de chaînes.
            Un monnayage plus social
            C’est le gouvernement qui, au nom de la société, devrait mon-
        nayer le progrès. A mesure que la production du pays augmente,
        c’est lui-même qui devrait augmenter l’argent, ou le crédit-argent,
        et le faire pour le bien de tous les membres de la communauté.
            Pour le bien de tous et de chacun, en distribuant gratuitement
        à tous et à chacun, sous forme de dividende social, les droits au
        progrès du pays.
            Les entrepreneure et les travailleurs auraient leur récompense,
        par la vente ainsi facilitée de leurs produits ou de leur travail. La
        finance viendrait, libre de dette, par les consommateurs, à qui le
        monnayage aurait profité directement, au lieu de venir sous forme
        de dette par le banquier qui saisit le fruit du monnayage.
            Et si le gouvernement fédéral ne veut pas ainsi libérer le peuple
        du joug du banquier-souverain, le gouvernement provincial peut
        le faire plus graduellement, mais efficacement quand même, par
        un mécanisme financier provincial dont les citoyens se serviraient
        librement, au lieu de rester accrochés au système spoliateur des
        banques.
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