Page 241 - Sous le Signe de l'Abondance
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Hommes de droite aux mains vides  241

            Vous condamnez toute forme de régime collectiviste, tout so-
        cialisme d’Etat. Vous ne voulez pas de technocrates autorisés à pla-
        nifier la vie et les activités des citoyens. Vous repoussez le règne de
        la bureaucratie et du nez du gouvernement partout.
            Vous ne reconnaissez pas au gouvernement le droit de se substi-
        tuer aux familles, aux associations libres, aux corps intermédiaires.
            Vous  abhorrez  la  centralisation  politique  croissante,  qui  éloi-
        gne les administrateurs des administrés; d’une centralisation qui
        ôte des pouvoirs et des moyens aux corps publics locaux pour les
        transférer à des organisations régionales, ou des régionales à des
        gouvernements plus lointains, où la voix des puissances financiè-
        res est mieux écoutée que la voix des personnes et des familles.
            Et vous déplorez aussi la concentration économique accélérée,
        qui place le contrôle des richesses et la main-d’oeuvre entre quel-
        ques mains; concentration qui crée des entreprises monstres, dans
        lesquelles des centaines, des milliers de travailleurs n’ont qu’à exé-
        cuter aveuglément des ordres reçus, quelles que soient la nature et
        la destination du produit.
            Vous déclarez hautement votre adhésion au régime économi-
        que de la propriété privée — propriété du sol, du logement, des
        moyens de production — propriété que vous désirez vivement être
        accessible à tous.
            Aussi, est-ce avec peine que vous voyez les villes se peupler
        de locataires, des ruraux déserter un sol écrasé de taxes et de det-
        tes et aller grossir le prolétariat de nos cités; avec peine, que vous
        constatez la disparition d’entreprises à taille d’homme, acculées à
        la faillite ou absorbées par des monopoles industriels ou commer-
        ciaux.
            Hommes de droite, vous êtes sûrement inquiets devant l’esprit
        de révolte qui gagne de plus en plus nos jeunes, devant leur dégoût
        du foyer et la perte d’autorité des parents, devant les fruits malsains
        d’influences extérieures à la famille. (...)
                             ...aux mains vides
            Mais, hommes de droite, vous devez bien savoir que ce ne sont
        pas vos gémissements ni vos discours qui arrêteront ce flot de la
        centralisation politique, de la concentration économique, du socia-
        lisme d’Etat, de son aboutissement au communisme.
            Vous  ne  l’arrêterez  pas,  non  plus,  avec  des  mains  vides.  Or,
        n’est-ce pas avec des mains vides que vous le dénoncez? N’avez-
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