Page 231 - Sous le Signe de l'Abondance
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Le monnayage du progrès  231

        déplacement d’argent d’une personne a une autre, d’une institution
        a une autre.
            Quand nous parlons d’augmentation d’argent pour faire face à
        une augmentation de production, il ne peut être question que de
        monnaie nouvelle ajoutée à l’ancienne, que de mise en circulation
        de monnaie qui n’était pas en circulation auparavant. Cette mon-
        naie peut être en métal, ou en papier, ou en simples comptes cré-
        diteurs à la disposition des industriels ou des gouvernements, cela
        importe  peu,  pourvu  qu’elle  soit  volontiers  acceptée  pour  payer
        des produits ou des services.
            Où et comment se fait l’augmentation? L’industriel qui emprun-
        te gage ses propriétés acquises, mais cela ne suffit pas. Il faut qu’il
        envisage un développement profitable avec l’argent qu’il emprunte.
        Il faut qu’il projette, à la satisfaction du banquier, une augmentation
        de production, dont la vente permettra de rembourser la banque
        prêteuse. Les garanties sont entre les mains du banquier, c’est vrai:
        mais la banque ne tient point du tout à saisir les propriétés gagées,
        cela ne l’intéresse pas, c’est un pis-aller en cas d’insuccès de l’en-
        trepreneur . Ce que la banque veut, c’est de l’argent, car son com-
        merce est un commerce d’argent.
            C’est donc bien le progrès, envisagé comme très rénlisable, qui
        est le véritable déterminant du prêt.
            Pour  effectuer  ce  prêt,  la  banque  place  le  montant  au  crédit
        de l’industriel qui emprunte. Les chèques sur ce crédit paieront la
        main-d’oeuvre et les autres déboursés de l’industriel pour établir
        de nouveaux moyens de production dans le pays.
            L’augmentation des moyens de paiement, faite par cette ins-
        cription de crédit au compte de l’emprunteur, est donc purement et
        simplement un monnayage du progrès. Sans progrès dans la pro-
        duction, cette expansion monétaire ne serait pas possible; ou bien
        elle ne serait que de l’inflation, et l’inflation, au lieu d’augmenter le
        pouvoir d’achat réel, diminue le pouvoir d’achat de tout le monde.
                          Les agents du progrès

            Avant d’aller plus loin, voyons à qui est attribuable ce progrès
        que le banquier monnaye pour prêter à l’entrepreneur.
            Le progrès est la résultante de bien des choses: pas seulement
        de l’initiative de l’industriel ni du travail de ses collaborateurs, mais
        aussi et peut-être surtout de l’application d’inventions, de procédés
        scientifiques,  qui  constituent  un  véritable  héritage  culturel  com-
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