Page 229 - Sous le Signe de l'Abondance
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La leçon du chauffeur de fournaises 229
Vous rappelez-vous 1929? Pourquoi le niveau de l’argent bais-
sa-t-il tout d’un coup et resta-t-il bas jusqu’à la minute de décla-
ration de guerre? Tout le monde dans le pays, la femme dans sa
maison comme le ministre d’Etat dans son bureau, tout le monde
lisait très bien le cadran: Pas assez d’argent. Et cependant, le gou-
vernement, supposé maitre, n’a pas du tout renvoyé le mauvais
chauffeur, devenu véritable saboteur de tout le pays.
Et lorsque, à cause de la guerre, le saboteur laisse venir de
l’argent, pour chaque piastre nouvelle admise le gouvernement
s’engage à en retirer davantage’ sinon tout de suite, au moins une
fois la guerre finie. Où est la souveraineté et la dignité du gouver-
nement? Quelle déchéance du pouvoir!
* * *
Que valent les critiques de ceux qui disent: Avec le Crédit So-
cial, le gouvernement va mettre son nez partout. Où ont-ils trouvé
cette idée-là?
Est-ce que le chauffeur de fournaise, qui maintient le niveau de
la vapeur à la demande, met son nez partout dans l’usine? C’est
exactement le contraire.
D’autres nous défient: Dites-nous donc d’abord combien vous
allez mettre d’argent nouveau en circulation par mois, par année?
Nous leur répondrons comme le chauffeur: Cela dépend des faits,
et c’est le monde producteur et consommateur qui fera les faits.
D’autres nous disent solennellement: Le Crédit Social ne corri-
gera rien. Il nous faut des réformes dans tous les domaines.
A la bonne heure, faites-les, vos réformes, messieurs. Mais
pour les réussir, commencez donc par vous assurer les services
d’un chauffeur qui a le sens de ses fonctions. Commencez par ins-
taller un service d’argent créditiste. Vous serez alors libérés de la
dépendance d’un chauffeur dictateur, d’un mécanisme à rationne-
ment en pleine abondance. Vous pourrez faire vos réformes à l’aise
dans les autres domaines.