Page 227 - Sous le Signe de l'Abondance
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La leçon du chauffeur de fournaises  22

        un argent réglé d’après les possibilités de la production et les be-
        soins des consommateurs; non pas une production limitée par l’ab-
        sence d’argent, ni un public mis en pénitence et à la ration, faute de
        bouts de papier.
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            Un système d’argent qui serve au lieu de commander — mais
        c’est le Crédit Social.
            Sous un régime créditiste, l’Office National du Crédit aurait une
        fonction semblable à celle du chauffeur dont nous venons de parler.
            L’Office National du Crédit émettrait le crédit et l’argent d’après
        les faits tels qu’ils existent, d’après les activités provenant des pro-
        ducteurs et des consommateurs eux-mêmes. L’Office ne s’occupe-
        rait pas de dire ce qu’il y a à faire et ce qu’il y a à interdire. La fonc-
        tion de l’argent est de servir, non de diriger.
            Sous un régime créditiste, ce sont les consommateurs qui di-
        sent à la production quoi faire, et la production le fait. L’argent pour
        payer les produits vient automatiquement.
            Si les consommateurs demandent des choses mauvaises pour
        leur âme, c’est à leur conscience, aux prêtres, aux directeurs d’âmes
        d’y voir, non pas au faiseur d’argent. Notre-Seigneur n’a pas fondé
        une banque, mais une Eglise. Et il n’a pas confié la gérance de son
        Eglise à des financiers, mais à saint Pierre et à ses successeurs.
        Pour fortifier les âmes dans la pratique de la vertu, il a institué ses
        sacrements, et non pas un système d’argent rationné.
            Que  le  faiseur  d’argent  fasse  donc  simplement  son  emploi,
        comme lechauffeur des fournaises. Qu’il fournisse l’argent pour les
        activités économiques, et qu’il laisse aux autorités compétentes le
        soin de guider les consommateurs dans leur choix.
            Si les consommateurs demandent des choses contraires à leur
        santé, c’est à l’hygiène, à la médecine, à l’éducation d’y voir, pas
        au banquier. Pourquoi faudrait-il que l’argent soit l’instrument su-
        prème, l’arbitre suprême des actes humains?
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            Notre chauffeur ne s’occupe pas de l’usage qui est fait de sa
        vapeur, mais de la conduite de ses feux d’après les demandes indi-
        quées par l’aiguille du manomètre. Le Crédit Social ne s’occuperait
        pas non plus de l’utilisation de l’argent, mais de la mise en circula-
        tion de l’argent d’après la demande exprimée par les besoins affir-
        més en face de la production possible.
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