Page 205 - Sous le Signe de l'Abondance
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À César ce qui appartient à César... 205
des producteurs, ni de ceux qui ont besoin de la production. Ce
sont les contrôleurs de l’argent et du crédit financier qui qui ration-
nent les permis en face d’une capacité de production non utilisée
qui ne demande pas mieux que de servir.
Les citoyens ne peuvent pas eux-mêmes corriger cette défor-
mation des réalités par le système financier. Mais César, lui, peut le
faire. Puisqu’il est César, puisqu’il a la charge et le pouvoir de veiller
au bien commun, il peut et il devrait ordonner aux contrôleurs du
système financier d’accorder leur mécanisme au réel.
Tant que César refuse ce redressement, il se fait le serviteur,
l’instrument de la dictature financière; il déchoit de ses fonctions, et
les les impôts qu’il demande aux termes de cette fausseté financiè-
re ne lui sont pas dus. «La taxation moderne» est un vol légalisé», a
bien dit Douglas. César n’a pas le droit de légaliser un vol.
Personne ne refuse à César de taxer la capacité de production
du pays pour les besoins publics — tant du moins qu’il ne prendra
pas une telle part que la part restante ne pourrait plus suffire à la
demande des besoins privés. Et encore une fois, les parlements
sont là pour y voir. Malheureusement, les parlements aussi en sont
venus à borner leur vision aux limites posées par le système d’ar-
gent.
Si toute la capacité de production du pays était représentée
par une capacité financière équivalente entre les mains de la po-
pulation, oh! alors on pourrait de quelque manière empêcher la
population de l’employer entièrement pour ses besoins privés, afin
de ne pas priver César de ses nécessités. Et encore, même alors, il
faudrait que cela se fasse sans priver les personnes et les familles
de leur part à une quantité suffisante au moins pour leurs besoins
essentiels (nourriture, vêtement, logement, chauffage, soins médi-
caux).
Répétons-le, ce n’est pas le cas. Non seulement la capacité de
production du pays n’est que partiellement utilisée, mais, collec-
tivement, la population n’est même pas capable de payer tout ce
qu’elle produit. Les dettes privées, industrielles et publiques, en
sont la manifestation évidente.
Mammon
Cette somme de dettes, pour de la production réalisée, plus la
somme de privations causée par la non-production due à un défaut
d’argent, représentent le sacrifice exigé par la dictature financière.
Par Mammon.