Page 210 - Sous le Signe de l'Abondance
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210   Chapitre 9

        créer lui-même sans intérêt, par sa banque centrale. Même le pre-
        mier gouverneur de la Banque du Canada, Graham Towers, admet-
        tait en 1939 devant un comité de la Chambre des Communes que
        cela  était  parfaitement  faisable,  lorsqu’on  lui  demanda  pourquoi
        un gouvernement devrait-il payer de l’intérêt pour de l’argent qu’il
        peut créer lui-même sans intérêt.
            Pendant la deuxième guerre mondiale, la Banque du Canada a
        créé jusqu’à 50% de l’argent du pays, sans inflation. Aujourd’hui,
        elle en crée moins de 2%. Le reste, 98%, est créé par les banques
        sous forme de prêts. Bien des gens ignorent ce fait, et ne savent
        pas que les banques privées, contrairement aux autres prêteurs,
        créent l’argent qu’elles prêtent, et qu’elles ne prêtent pas l’argent
        de leurs déposants.
            Que l’argent soit créé par la Banque du Canada ou les banques
        privées, il faut bien qu’il soit créé quelque part. Il s’agit des mêmes
        chiffres, basés sur la même production du pays. La seule différence
        (et elle est de taille!), c’est que si le gouvernement emprunte de sa
        propre banque centrale, il n’encourt aucune dette.
            100 dollars créés sans intérêt par la Banque centrale, ou 100
        dollars créés avec intérêt par une banque privée: lequel des deux
        va créer de l’inflation? Même un enfant de dix ans trouverait tout
        de  suite  la  réponse:  c’est  celui  qui  est  créé  avec  intérêt  par  la
        banque privée. L’inflation, c’est la hausse des prix, causée par la
        hausse des coûts de production, et les intérêts à payer par les
        producteurs aux banques font partie de ces coûts.
            Ce qui est tout à fait incroyable et contraire à la logique la plus
        élémentaire, c’est que les économistes disent que pour arrêter l’in-
        flation (la hausse des prix), il faut augmenter les taux d’intérêt, alors
        qu’au contraire, toute hausse des taux d’intérêt fait nécessairement
        augmenter les prix. Le système «farfelu», ce sont eux qui le préco-
        nisent, pas les créditistes de Vers Demain.
            Mais le Crédit Social ne se limite pas seulement à une simple
        question de création d’argent. Il y aussi le dividende, et l’escompte
        compensé.
                                Le dividende
            Parce que les salaires ne suffisent pas pour acheter toute la pro-
        duction existante (les salaires ne forment qu’une partie des coûts
        de production de n’importe quel article), l’Office National de Crédit
        distribuerait à chaque citoyen un dividende mensuel, une somme
        d’argent pour combler le pouvoir d’achat, et pour assurer à chacun
        une part des biens du pays. Ce dividende serait basé sur les deux
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