Page 191 - Sous le Signe de l'Abondance
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L’environnement et la question de l’argent  191

            «Les effets de cette activité économique sur l’environnement
        sont énormes. Des milliers d’intrusions nuisibles sur la nature sont
        justifiées sous prétexte qu’elles distribuent des revenus dans les
        poches des gens. On accepte la production de biens de mauvaise
        qualité et qui, à dessein, deviennent vite démodés, parce qu’ils
        garantissent un remplacement rapide des biens, et soutiennent
        l’activité économique, en tenant le plus de monde employé pos-
        sible... La production ainsi obtenue est fièrement comptabilisée
        dans les statistiques gouvernementales, sans se soucier de savoir
        si cette production dégrade les gens ou les rend fous, ou bien si
        elle sert réellement à quelque chose et comble vraiment un be-
        soin des consommateurs.
            «Pour décrire la situation d’une manière un peu différente, les
        exemples de dégradation environnementale sont, dans une grande
        mesure, des symptômes du problème plus profond d’un manque
        chronique de pouvoir d’achat parmi les consommateurs.
            «Les  écologistes,  les  “verts”,  dénoncent  de  façon  routinière
        la croissance économique comme étant de la folie. Malheureuse-
        ment, sans une compréhension précise de ce qui rend une telle
        croissance inévitable, ils ne peuvent suggérer rien de très concret
        comme solution de rechange.
                       Le faux dieu du plein emploi
            «Le plein emploi, un des concepts les plus idiots jamais conçus,
        fait évidemment partie intégrante de tout ce gâchis... Le but de l’ac-
        tivité économique est de rendre la vie plus agréable, et non pas le
        contraire. Beaucoup, sinon la plupart des emplois, sont essentielle-
        ment inutiles et dégradants. (...)
            «Pourquoi le silence des écologistes au sujet de la folie de la
        politique de plein emploi est-il un défaut significatif (de leur dis-
        cours)? Au moins en partie parce que maintenir les gens employés
        coûte terriblement cher, et lorsque cela est fait simplement comme
        un moyen détourné de distribuer des revenus, cela constitue un
        pur  gaspillage.  Tout  comme  plusieurs  individus  trouvent  qu’une
        grande partie de l’argent qu’ils retirent de leur travail sert simple-
        ment à leur permettre de continuer à travailler, ainsi une économie
        qui cherche à maintenir tous les citoyens au travail finit par appli-
        quer de vastes quantités de ressources dans ce but, sans gains nets
        de productivité.
            «Des édifices à bureaux doivent être construits et entretenus
        pour loger ceux qui sont “pleinement employés”; des montagnes
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