Page 189 - Sous le Signe de l'Abondance
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L’environnement et la question de l’argent 1 9
nerie, etc.) paient des salaires à leurs propres employés, et qu’une
partie des paiements «B» devient ainsi des paiements «A» (salaires).
Cela ne change rien à la vérité de ce qui a été dit précédemment:
c’est tout simplement un salaire distribué à une autre étape de la
production, et ce salaire (A) ne ne distribue pas sans entrer dans un
prix, qui ne peut être moindre que A + B; l’écart existe toujours.
Ce qui maintient le système actuel
Sans cette autre source de revenu (le dividende), il devrait y
avoir théoriquement, dans le système actuel, une montagne de pro-
duits invendus. Si les produits se vendent tant bien que mal malgré
tout, c’est qu’on a à la place une montagne de dettes! En effet,
puisque les gens n’ont pas assez d’argent, les marchands doivent
encourager les ventes à crédit pour écouler leur marchandise. Mais
cela ne suffit pas pour combler le manque de pouvoir d’achat.
Alors on insistera sur le besoin de travaux qui distribueront des
salaires sans augmenter la quantité de biens consommables mis
en vente: les travaux publics (construction ou réparation de ponts
ou de routes), la production d’armements de guerre (sous-marins,
frégates, avions, etc.). Mais tout cela ne suffit pas non plus.
Alors chaque pays cherchera à avoir une «balance commer-
ciale favorable», c’est-à-dire exporter, vendre à l’étranger plus de
produits qu’on en reçoit, pour obtenir ainsi de l’étranger de l’argent
qui servira à combler notre pouvoir d’achat déficient et acheter nos
propres produits. Or il est impossible pour tous les pays d’avoir
une «balance commerciale favorable»: si certains pays réussissent
à exporter plus de produits qu’ils en importent, ça prend nécessai-
rement aussi, en contrepartie, des pays qui reçoivent plus de pro-
duits qu’ils en envoient. Mais comme tous les pays veulent vendre
à l’étranger plus de produits qu’ils en reçoivent, cela cause entre
ces pays des conflits commerciaux, qui peuvent même dégénérer
en conflits armés.
Alors, comme dernière trouvaille, les économistes ont dé-
couvert un endroit où envoyer nos produits sans rien risquer de
recevoir en retour, un endroit où il n’y a aucun habitant: la lune,
l’espace. En effet, on dépensera des milliards pour construire des
fusées pour aller sur la lune ou d’autres planètes; tout cet énorme
gaspillage de ressources simplement dans le but de générer des
salaires qui serviront à acheter la production qui reste invendue
dans notre pays. C’est le cas de le dire, les économistes sont vrai-
ment dans la lune!