Page 196 - Sous le Signe de l'Abondance
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196 Chapitre 40
Il ne faut donc pas se surprendre que les dettes des pays civi-
lisés atteignent des niveaux astronomiques. Par exemple, la dette
du Canada, qui n’était que de 24 milliards $ en 1975, dépasse main-
tenant les 500 milliards $, et l’intérêt sur la dette coûte près de 40
milliards $ par année, et cette part va en augmentant année après
année. Alors, pour satisfaire les banquiers, le gouvernement doit
couper dans toutes ses autres dépenses. Attendra-ton que le ser-
vice de la dette nécessite 100% des taxes pour changer le système,
ou préférera-t-on faire crever les gens?
Le gouvernement en a le pouvoir
Question: Le gouvernement a-t-il le droit de créer son argent?
Cet argent serait-il aussi bon que celui des banques?
Réponse: Bien sûr que le gouvernement a le droit, puisque
c’est lui-même qui a donné ce droit aux banques. Que le gouver-
nement se refuse un privilège qu’il accorde lui-même aux banques,
c’est le comble de l’imbécillité! C’est d’ailleurs le premier devoir de
chaque pays souverain d’émettre sa propre monnaie, mais tous les
pays aujourd’hui ont injustement cédé ce droit à des compagnies
privées, les banques à charte. Le premier pays à avoir ainsi cédé
à des compagnies privées son pouvoir de créer la monnaie fut la
Grande-Bretagne, en 1694. Au Canada et aux Etats-Unis, ce droit
fut abandonné en 1913.
Ce n’est pas le banquier qui donne à l’argent sa valeur, c’est la
production du pays. Le banquier ne produit absolument rien, il ne
fait que créer des chiffres, qui permettent au pays de faire usage
de sa propre capacité de production, de sa propre richesse. Sans
la production de tous les citoyens du pays, les chiffres du banquier
ne valent absolument rien. Donc, le gouvernement peut très bien
créer lui-même ces chiffres, représentant la production de la socié-
té, sans passer par les banques, et sans s’endetter. Alors, pourquoi
le gouvernement devrait-il payer de l’intérêt à un système bancaire
privé pour l’usage de son propre argent, qu’il pourrait émettre lui-
même sans passer par les banques, sans intérêt, sans dette?
Cette question fut d’ailleurs clairement posée à Graham Towers,
gouverneur de la Banque du Canada de 1935 à 1954, lors de sa
comparution devant le Comité parlementaire de la Banque et du
Commerce, en avril 1939:
«Pourquoi un gouvernement ayant le pouvoir de créer l’ar-
gent devrait-il céder ce pouvoir à un monopole privé, et ensuite
emprunter ce que le gouvernement pourrait créer lui-même, et