Page 188 - Sous le Signe de l'Abondance
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pas, il faut emprunter de nouveau, et les dettes s’accumulent. C’est
pour cela que tous les pays du monde sont aux prises avec des
dettes impayables.
Un défaut inhérent au système
Mais même si les banques ne chargeaient aucun intérêt sur l’ar-
gent qu’elles prêtent, il existerait toujours un manque de pouvoir
d’achat, car jamais l’argent distribué en salaires ne peut acheter tou-
te la production, qui comprend d’autres éléments dans ses prix.
Les économistes prétendent que la production finance automa-
tiquement la consommation, que les salaires distribués suffisent
pour acheter tous les biens mis en vente, mais les faits prouvent
le contraire. L’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas fut le pre-
mier à démontrer ce manque chronique de pouvoir d’achat, et à y
apporter une solution scientifique, connue sous le nom de «Crédit
Social». Douglas explique ainsi ce manque de pouvoir d’achat:
Le producteur doit inclure dans ses prix tous ses coûts de pro-
duction s’il désire rester en affaires. Les salaires distribués à ses
employés — appellés «paiements A» — ne sont qu’une partie du
coût de production du produit. Le producteur a aussi d’autres coûts
de production qui ne sont pas distribués en salaires, mais qu’il doit
inclure dans ses prix: les paiements pour les matériaux, les taxes,
les frais bancaires, l’entretien et le remplacement des machines,
etc. Douglas appelle ces paiements faits à d’autres organisations
les «paiements B».
Le prix de vente du produit doit inclure tous les coûts: les sa-
laires (A) et les autres paiements (B). Le prix de vente du produit
sera donc A + B. Alors, il est évident que les salaires (A) ne peuvent
acheter la somme de tous les coûts (A + B). Il y a donc un manque
chronique de pouvoir d’achat dans le système. Et même si on es-
saie d’augmenter les salaires pour rattrapper les prix, la hausse des
salaires sera incluse automatiquement dans les prix, et rien ne sera
réglé. (C’est comme un chien qui court après sa queue.)
Pour pouvoir acheter toute la production, il faut donc un revenu
supplémentaire en dehors des salaires, au moins égal à B. C’est ce
que ferait le dividende du Crédit Social, accordé à chaque mois à
chaque citoyen du pays. (Ce dividende serait financé par de l’argent
nouveau créé par la nation, et non pas par les taxes des contribua-
bles, car ce serait alors de l’argent provenant des salaires.)
Certains peuvent répliquer que les entreprises payées par les
paiements «B» (celles ayant fourni la matière première, la machi-