Page 195 - Sous le Signe de l'Abondance
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Le gouvernement doit créer son argent  195

        de rembourser 106 $ alors qu’il n’existe que 100 $, c’est d’emprun-
        ter aussi ce 6 $ à la banque, et votre problème n’est pas réglé, il n’a
        fait qu’empirer: vous devez maintenant 106 $ à la banque, à 6 pour
        cent d’intérêt, soit 112,36 $, et plus les années passent, plus les
        dettes s’accumulent, il n’y a aucun moyen de s’en sortir.
            Certains emprunteurs, pris individuellement, peuvent réussir à
        rembourser à la banque leur prêt en entier, capital et intérêt, mais
        tous les emprunteurs, pris dans leur ensemble, ne le peuvent pas.
        Si certains réussissent à rembourser 106 $ alors qu’ils n’ont reçu
        que 100 $, c’est qu’ils ont pris le 6 $ qui manque sur l’argent mis
        en circulation par les emprunts des autres, ce qui rend encore plus
        difficile  pour  les  autres  de  rembourser  leurs  propres  emprunts.
        Pour que certains soient capables de rembourser leurs prêts, il faut
        nécessairement qu’il y en ait d’autres qui fassent faillite. Et ce n’est
        qu’une question de temps avant que tous les emprunteurs, sans
        exception, se retrouvent dans l’impossibilité de rembourser le ban-
        quier, et cela, quel que soit le taux d’intérêt exigé.
            Certains diront que si on ne veut pas s’endetter, on n’a qu’à
        ne  pas  emprunter.  Mais  le  fait  est  que  si  personne  n’empruntait
        d’argent de la banque, il n’y aurait pas un sou en circulation. Et cet
        argent  emprunté  de  la  banque  ne  peut  pas  rester  en  circulation
        indéfiniment: il doit retourner à la banque lorsque le prêt vient à
        échéance... accompagné de l’intérêt, évidemment.

                            Dettes impayables
            Cela  signifie  que  l’on  veut  simplement  conserver  la  même
        quantité d’argent en circulation dans le pays, année après année,
        il faut accumuler des dettes impayables. Par exemple, si l’on veut
        maintenir 100 $ en circulation dans le pays, année après année,
        en l’empruntant à un taux de 6%, la dette sera de 106 $ après un
        an, puis de 112,36 $ après deux ans (106 $ plus l’intérêt de 6%), et
        ainsi de suite. Au bout de 70 ans, la dette aura atteint la somme de
        5907,59 $, et il n’y aura toujours que 100 $ en circulation.

            Dans le cas des dettes publiques, les banquiers se contentent
        de se faire payer l’intérêt sur cette dette. Est-ce une faveur qu’ils
        nous font? Non, cela ne fait que retarder l’impasse financière de
        quelques années, car au bout d’un certain temps, même l’intérêt
        sur la dette devient impayable. Ainsi, dans l’exemple du 100 $ em-
        prunté à 6%, au bout de 50 ans, l’intérêt sur la dette est de 104,26 $,
        soit plus que tout l’argent en circulation. (Voir le chapitre 34.)
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