Page 194 - Sous le Signe de l'Abondance
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Chapitre 40

           Le gouvernement doit créer son argent
                 Réponses à quelques questions


            (Article  d’Alain  Pilote,  paru  dans  Vers  Demain  d’octobre-no-
        vembre 1994.)
            Les lecteurs réguliers de Vers Demain l’auront remarqué, la pre-
        mière demande des créditistes, des Bérets Blancs du journal Vers
        Demain, c’est que le gouvernement fédéral reprenne son droit de
        créer l’argent du pays. Une fois cela chose faite, il sera possible
        d’appliquer les deux autres principes du Crédit Social: le dividende
        mensuel à chaque citoyen, et l’escompte périodique sur les prix,
        pour empêcher toute inflation.
            Mais pour les nouveaux lecteurs, cette demande peut amener
        quelques questions. Nous citerons ici les plus fréquentes,  en y ap-
        portant une courte réponse.
            Question: Vous dites que le gouvernement doit créer son ar-
        gent. Mais ne le fait-il pas déjà, n’y a-t-il pas les billets de la Ban-
        que du Canada?
            Réponse: Si le gouvernement fédéral créait son argent, com-
        ment se fait-il alors qu’il ait une dette de plus de 500 milliards de
        dollars? La réalité, c’est que les billets de banque et les pièces de
        monnaie  ne  viennent  en  circulation  que  s’ils  sont  prêtés  par  les
        banques, à intérêt. De plus, cette sorte d’argent (billets de banque
        et pièces de monnaie, ou «argent numéraire») représente moins de
        10 pour cent de l’argent du pays; l’autre sorte d’argent, représen-
        tant plus de 90 pour cent, est l’argent de chiffre créé par les ban-
        ques, qu’on voit sur les chèques ou les comptes de banque.
            Question:  Pourquoi  voulez-vous  que  le  gouvernement  crée
        l’argent? L’argent actuel des banques n’est-il pas bon?
            Réponse: Les banques privées émettent l’argent à intérêt, sous
        forme de dette, ce qui crée des dettes impayables. Par exemple,
        supposons que la banque vous prête 100 $, à 6 pour cent d’intérêt.
        La banque crée 100 $, mais vous demande de rembourser 106 $.
        Vous pouvez rembourser 100 $, mais pas 106 $: le 6 $ pour l’intérêt
        n’existe pas, puisque seule la banque a le droit de créer l’argent, et
        qu’elle n’a créé que 100 $, pas 106 $.
            En fait, lorsque la banque vous accorde, un prêt, elle vous de-
        mande de rembourser de l’argent qui n’existe pas. Le seul moyen
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