Page 138 - Sous le Signe de l'Abondance
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Chapitre 31
Le Crédit Social met l’argent à sa place
(Article de Louis Even, paru dans Vers Demain du 15 août
1954.)
Les créditistes sont ardents, parce qu’ils
comprennent l’importance de la réforme qu’ils
prêchent. L’établissement du Crédit Social fe-
rait date dans l’histoire. Le Crédit Social pré-
sente une conception nouvelle de la finance, du
système d’argent. Le Crédit Social libérerait dé-
finitivement la société des problèmes purement
financiers. Le Crédit Social ferait de chaque être
humain un bénéficiaire du progrès; de chaque
citoyen, un sociétaire et un ayant-droit à une
part de la production de son pays.
La production financée automatiquement
Aujourd’hui, quand l’argent n’est pas là, on arrête de produire,
même s’il y a des besoins pressants; on chôme, on ne fait rien.
Aujourd’hui, quand l’argent n’est pas là, les municipalités lais-
sent de côté des travaux urgents, demandés par la population, alors
même qu’il y a tout ce qu’il faut, en fait d’hommes et de matériaux,
pour exécuter les travaux.
Quand l’argent n’est pas là, aujourd’hui, la construction ralentit
ou arrête, même s’il y a des familles non logées, et même si des
maçons, des charpentiers, des plombiers, attendent impatiemment
un emploi.
Le Crédit Social change tout cela, et radicalement. Le Crédit
Social secoue cette soumission à la finance. Il crie à tout l’univers:
C’est l’argent qui doit aller d’après la production possible; et
non pas la production qui doit se mettre au pas de l’argent.
* * *
La production, c’est quelque chose de réel. Ce sont des mai-
sons, c’est de la nourriture; ce sont des vêtements, des chaussu-
res, des moyens de transport. La production, ce sont des aque-
ducs, des égouts, des rues, des trottoirs. Ce sont des écoles, des
hôpitaux, des églises.
L’argent, lui, qu’est-ce que c’est? C’est une abstraction, et non
pas une réalité. L’argent, ce sont des chiffres sur une rondelle de