Page 97 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
P. 97
Chapitre 11
Le Dividende National
Comment pourvoir aux nécessités de la vie de la mul-
titude des sans-emploi, beaucoup d’entre eux impatients
de travailler? Voilà peut-être le plus urgent de nos pro-
blèmes. Si le chômage semble le grand mal du jour, il faut
pourtant remarquer que le besoin de main-d’œuvre dans
l’industrie, même en temps normal, tend à diminuer de
jour en jour. Le nombre d’ouvriers requis, si faible qu’il
soit aujourd’hui, est presque certain de décroître encore
à l’avenir. La machine devient de plus automatique; la
force motrice, surtout sous forme d’énergie électrique,
étend toujours son champ d’action, il n’est pour ainsi dire
rien qu’elle ne puisse accomplir. Or l’énergie transforma-
ble en électricité mise à notre disposition par les rivières,
les lacs, les mers et le soleil lui-même est illimitée. Les
machines remplacent les hommes, grâce aux efforts de
ces derniers pour abolir les corvées fatigantes, tout en
augmentant la qualité et l’abondance des produits; de
sorte qu’on peut dire que la «calamité du chômage» est
simplement le résultat naturel de nos succès à maîtriser
les forces de la nature.
La science a si rapidement remplacé le travail manuel
par la machine qu’aujourd’hui la somme d’ouvrage né-
cessaire pour occuper tout le monde n’existe plus. «Vous
devrez admettre, disait Douglas à son auditoire distin-
gué d’Oslo, en 1935, que les meilleurs cerveaux (savants
et autres) ont, depuis 150 ans et plus, fait tout en leur
pouvoir pour mettre le monde sans ouvrage, et ils ont
réussi.»
La machine moderne est entrée pour rester. Vouloir
rejeter les connaissances scientifiques de l’humanité et
renoncer aux facilités qu’elles ont créées pour produi-
re beaucoup avec un minimum de travail, c’est vouloir
abandonner la civilisation pour la barbarie. Il faudra bien
se rendre compte que nous n’avons pas tant à faire face