Page 73 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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        entretenu l’illusion. Tant que le public ne se sera dévêtu de
        cette fausse idée de rareté, de richesse très limitée, il ne
        songera pas à réclamer un changement radical et le crédit
        financier ne sera pas la réflexion exacte du crédit réel.
            Il est futile d’attendre des maîtres du système qu’ils le
        corrigent  eux-mêmes;  ils  devraient  pour  cela  abdiquer  le
        contrôle qu’ils ont usurpé, car jamais une monnaie saine ne
        peut sortir d’un monopole privé qui ne cherche que les pro-
        fits.  Faut-il  attendre  passivement  que  les  gouvernements
        opèrent le changement?  Ils sont aujourd’hui soumis aux
        maîtres de la finance, à la porte desquels ils vont servile-
        ment  demander  la  permission  de  se  servir  du  crédit  réel
        de la nation, endettant la nation entière pour obtenir cette
        permission. Ce qui ne veut pas dire que ceux qui détiennent
        le pouvoir soient des hommes corrompus ou des traîtres.
        Mais  ils  suivent  le  chemin  battu.  Peut-être  conçoivent-ils
        eux aussi l’absurdité d’un gouvernement asservi à des par-
        ticuliers. Mais s’ils manifestent le désir de rectifier la situa-
        tion, la force organisée des puissances d’argent se dresse
        devant eux. Que peuvent-ils, à moins d’avoir pour eux cette
        autre force toute-puissante, une opinion publique éclairée?
            C’est dire que le changement ne peut venir que du
        peuple lui-même, évidemment par voie légale, par l’en-
        tremise de ses représentants, lorsqu’il saura réclamer et
        exiger ses droits, le droit de vivre autrement qu’en paria
        dans son propre domaine, quand ce domaine déborde
        de richesse bien à lui.
            Le temps d’un changement est arrivé. C’est mainte-
        nant et tout de suite. Les forces écrasantes de la néces-
        sité économique exigent qu’on envisage ce fait et qu’on
        s’applique  sérieusement  à  élaborer  et  mettre  en  fonc-
        tionnement un système monétaire sain, qui établisse et
        maintienne l’égalité entre le pouvoir d’achat de la nation
        et les prix des produits que la nation peut fournir pour
        répondre à ses propres besoins. Refuser de se rendre à
        cet appel n’est rien moins qu’un suicide national.
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