Page 97 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le manque chronique de pouvoir d’achat 97
s’adresse à tous les intéressés... à quiconque peut apporter une
contribution pour que la technologie qui a tant fait pour édifier
Toronto et tout le Canada serve véritablement tout homme, toute
femme et tout enfant de ce pays.» (Jean-Paul II, Toronto, Canada,
17 septembre 1984.)
En 1850, alors que les manufactures venaient à peine d’appa-
raître, au tout début de la Révolution industrielle, l’homme faisait
20% du travail, l’animal 50%, et la machine 30%. En 1900, l’homme
accomplissait seulement 15% du travail, l’animal 30%, et la ma-
chine 55%. En 1950, l’homme ne faisait que 6% du travail, et les
machines accomplissaient le reste — 94%. (Les animaux ont été
libérés!)
Et nous n’avons encore rien
vu, puisque nous entrons mainte-
nant dans l’ère de l’ordinateur. Une
«troisième révolution industrielle»
a commencé avec l’apparition des
transistors et de la puce de silicone,
ou microprocesseur (qui peut effec-
tuer jusqu’à un million d’opérations
à la seconde). «Cette puce peut être
programmée de manière à retenir de nouvelles informations et
s’ajuster, et ainsi remplacer les travailleurs sur les lignes d’assem-
blage... De telles usines entièrement automatisées existent déjà,
comme l’usine de moteurs de la compagnie Fiat en Italie, qui est
contrôlée par une vingtaine de robots, et l’usine d’automobiles de
la compagnie Nissan à Zama, au Japon, qui produit 1,300 auto-
mobiles par jour avec l’aide de seulement 67 personnes — ce qui
représente plus de 13 autos par jour par travailleur.
En 1964, était présenté au Président des Etats-Unis, un rapport
intitulé «Le chaos social dans l’automation», signé par 32 sommités,
dont M. Gunnar Myrdal, économiste né en Suède, et le Dr. Linus
Pauling, détenteur d’un Prix Nobel. Ce rapport disait en résumé
que «les Etats-Unis, et éventuellement le reste du monde, seraient
bientôt impliqués dans une “révolution” qui promet une production
illimitée… par des systèmes de machines qui nécessiteront peu de
coopération des êtres humains. Par conséquent, on doit agir pour
garantir un revenu à tous les hommes, qu’ils soient ou non engagés
dans ce qui est communément appelé travail.»
Dans son livre intitulé «La fin du travail» et publié en 1995,
l’auteur américain Jeremy Rifkin cite une étude suisse selon laquel-