Page 102 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Leçon 7

         L’environnement et la question de l’argent

             Le Crédit Social mettrait fin au gaspillage
                  des ressources tout en permettant
             l’épanouissement de la personne humaine

                    (article d’Alain Pilote, publié dans
           Vers Demain de mai-juin-juillet 2015, commentant
                l’encyclique Laudato Si du Pape François)

            Le Pape François en a surpris plus d’un avec ses paroles très
        fortes dans sa toute dernière encyclique Laudato Si (voir Annexe
        D, en page 220), pour éveiller les consciences sur l’urgence d’une
        écologie  «intégrale»,  qui  prenne  soin autant  des  êtres  humains
        que de la nature, qui sont tous deux sacrifiés sur l’autel du dieu
        argent»,  du profit à tout prix peu importe les conséquences sur
        l’environnement et sur les personnes. Plusieurs sont même allés
        jusqu’à condamner l’encyclique avant même qu’elle soit publiée,
        prétextant que le changement climatique n’est pas causé par l’acti-
        vité humaine, mais provient de causes naturelles. Et ils s’inquiètent
        aussi que le Pape fasse le jeu des promoteurs d’un gouvernement
        mondial qui exagèrent l’état de détérioration de la Terre pour im-
        poser des mesures drastiques, comme une réduction radicale de
        la population de la planète par l’avortement, la contraception, les
        guerres, maladies, etc.
            Le Pape François est parfaitement conscient qu’il existe un tel
        courant d’idées et des gens qui en font la promotion, mais il ne
        tombe pas dans leur panneau. Il mentionne très clairement dans
        son encyclique que la réduction de la population et l’avortement
        ne sont pas la solution aux problèmes environnementaux. Il oriente
        plutôt le débat d’un point de vue réellement chrétien.
            Et pour ce qui de savoir si le réchauffement de la planète est dû
        à des causes humaines plutôt que naturelles, le Pape lui-même n’en
        fait pas un dogme, disant que le débat reste ouvert sur ce sujet dans
        les milieux scientifiques. Il écrit au paragraphe 61 de Laudato Si:
            «Sur  beaucoup de questions concrètes, en principe, l’Église
        n’a pas de raison de proposer une parole définitive et elle com-
        prend qu’elle doit écouter puis promouvoir le débat honnête entre
        scientifiques, en respectant la diversité d’opinions. Mais il suffit de
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