Page 94 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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94   Leçon 6

        ritage des richesses naturelles et des inventions des générations
        précédentes:
            Nous venons tout juste de démontrer que le dividende du Cré-
        dit Social est basé sur deux choses : l’héritage des ressources natu-
        relles, et les inventions des générations passées. C’est exactement
        ce que le Pape Jean-Paul II écrivait en 1981 dans son Encyclique
        Laborem exercens, sur le travail humain (n. 13) :
                            «L’homme, par son travail, hérite d’un dou-
                        ble patrimoine: il hérite d’une part de ce qui est
                        donné à tous les hommes, sous forme de res-
                        sources naturelles  et,  d’autre  part,  de  ce  que
                        tous les autres ont déjà élaboré à partir de ces
                        ressources,  en réalisant  un ensemble  d’instru-
                        ments de travail toujours plus parfaits. Tout en
          Jean-Paul II  travaillant, l’homme hérite du travail d’autrui.»
                          La folie du plein-emploi
            Parler d’embauchage intégral, de plein emploi, est en contradic-
        tion avec la poursuite du progrès dans les techniques et procédés
        de production. On n’introduit pas une machine perfectionnée, on
        n’exploite pas une nouvelle source d’énergie pour atteler l’homme
        à la production, mais bien plutôt pour le libérer.
            Mais on a perdu le sens des fins et des moyens. On prend des
        moyens pour des fins. C’est une perversion qui contamine toute
        la  vie  économique  et  empêche  l’homme  de  bénéficier  des fruits
        logiques du progrès.
            L’industrie n’existe pas pour donner de l’emploi, mais pour
        fournir des produits. Si elle fournit les produits, elle accomplit son
        rôle. Et plus elle accomplit son rôle en requérant moins de temps,
        moins de bras, moins de labeur, plus elle est parfaite.
            M. Laflamme procure à sa femme une ma-
        chine à laver automatique. Le lavage hebdoma-
        daire ne prend plus qu’un quart de journée au
        lieu d’une journée entière. Et quand madame a
        placé le linge dans le moulin, le savon dans le
        compartiment à cette fin, et qu’elle a ouvert les
        deux robinets, l’amenée d’eau chaude et celle
        d’eau froide, elle n’a plus qu’à laisser faire: la
        machine passera d’elle-même du trempage au
        lavage, du lavage au rinçage, du rinçage à l’essorage, pour s’arrêter
        automatiquement lorsque le linge sera prêt à être retiré du baquet.
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