Page 89 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le manque chronique de pouvoir d’achat 89
Le prix de vente du produit doit inclure tous les coûts: les salai-
res (A) et les autres paiements (B). Le prix de vente du produit sera
donc A + B. Alors, il est évident que les salaires (A) ne peuvent
acheter la somme de tous les coûts (A + B). Il y a donc un manque
chronique de pouvoir d’achat dans le système.
Quand le produit fini est offert au public, il est accompagné de
son prix. Mais une partie de l’argent figurant dans ce prix fut dis-
tribuée, peut-être, il y a six mois, un an, ou plus. Une autre partie
le sera seulement après que le produit aura été vendu et que le
marchand se sera servi de son profit. Une autre partie, dans dix ans
peut-être, quand la machine, dont l’usure est inscrite en frais dans
les prix, sera remplacée par une machine neuve. Etc.
Puis, il y a des personnes qui reçoivent de l’argent et ne s’en
servent pas. Cet argent est dans les prix; il n’est pas dans le pouvoir
d’achat de ceux qui ont besoin des produits.
Le remboursement des prêts bancaires à terme fixé et le sys-
tème fiscal actuel accentuent encore la discordance entre les prix et
le pouvoir d’achat. D’où l’accumulation des produits. D’où le chô-
mage, et le reste.
Certains peuvent répliquer que les entreprises payées par les
paiements «B» (celles ayant fourni la matière première, la machi-
nerie, etc.) paient des salaires à leurs propres employés, et qu’une
partie des paiements «B» devient ainsi des paiements «A» (salaires).
Cela ne change rien à la vérité de ce qui a été dit précédemment:
c’est tout simplement un salaire distribué à une autre étape de la
production, et ce salaire (A) ne se distribue pas sans entrer dans un
prix, qui ne peut être moindre que A + B; l’écart existe toujours.
Le dividende du Crédit Social augmenterait les revenus
sans augmenter les prix ni les salaires