Page 69 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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La solution: un argent sans dette  69


            Eccles: «Nous avons les obligations du gouvernement.»
            Patman: «C’est exact, le crédit du gouvernement.»
            Cela  nous  met  sur la  piste  de  la  solution  au  problème  de  la
        dette: si les obligations sont basées sur le crédit du gouvernement,
        pourquoi le gouvernement a-t-il besoin de passer par les banques
        pour faire usage de son propre crédit?
            Ce n’est pas le banquier qui donne la valeur à l’argent, mais
        le crédit du gouvernement, de la société. La seule chose que fait
        le  banquier  dans cette  transaction,  c’est  d’apporter  une  écriture,
        des chiffres, qui permettent au pays d’utiliser sa propre capacité de
        production, de faire usage de ses propres richesses.
            L’argent n’est pas autre chose que cela: un chiffre. Un chiffre
        qui donne droit aux produits. L’argent n’est qu’un signe, une créa-
        tion de la loi (Aristote). L’argent n’est pas la richesse, mais le signe
        qui donne droit à la richesse. Sans produits, l’argent n’a aucune
        valeur. Alors, pourquoi payer pour des chiffres? Pourquoi payer
        pour ce qui ne coûte rien à fabriquer?
            Et puisque cet argent est basé sur la capacité de production
        de la société, cet argent appartient aussi à la société. Alors, pour-
        quoi la société devrait-elle payer les banquiers pour l’usage de
        son propre  argent?  Pourquoi  payer  pour  l’usage  d’un bien  qui
        nous appartient? Pourquoi le gouvernement n’émet-il pas direc-
        tement son argent, sans passer par les banques?
                      Graham Towers
            Même  le  premier  gouverneur  de  la  Banque
        du Canada a admis que le gouvernement fédéral
        avait  le  droit d’émettre  sa propre monnaie.  On
        posa la question suivante à Graham Towers, qui
        fut gouverneur de la Banque du Canada de 1935
        à 1951, lors de sa comparution devant le Comité
        parlementaire canadien de la Banque et du Com-
        merce, en avril 1939:                           Graham Towers
            Question : «Pourquoi un gouvernement ayant le pouvoir de
        créer  l’argent  devrait-il céder  ce  pouvoir  à  un  monopole  privé,
        et ensuite emprunter ce que le gouvernement pourrait créer lui-
        même, et payer intérêt jusqu’au point d’une faillite nationale?»
            Réponse de Towers: «Si le gouvernement veut changer la for-
        me d’opération du système bancaire, cela est certainement dans
        le pouvoir du parlement.»
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