Page 209 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Promouvoir tout homme et tout l’homme  209

        cipent à mettre ce capital en rendement.
            Comme on voit, le Crédit Social envisage une conception du
        système financier, et du mode de distribution de la richesse, bien
        différent de celle du système rapace et antisocial d’aujourd’hui. Une
        économie créditiste pourrait fort bien se servir des mêmes canaux
        pour la mise en circulation et de retour du crédit financier, mais
        avec un mode s’inspirant d’une tout autre philosophie. Philosophie
        parfaitement en rapport avec le service de tout homme et de tout
        l’homme, réclamé par les Papes pour un organisme économique
        sain et authentiquement social.
            Tout cela dit bien sommairement, on retrouvera ces principes
        du Crédit Social plus résumés encore, dans les trois propositions
        suivantes, formulées par le maître Douglas, pour leur mise en appli-
        cation:
            1. Les moyens de paiement entre les mains de la population
        d’un pays doivent, en tout temps, être globalement égaux aux prix
        globaux à payer pour les biens consommables mis en vente dans
        ce pays; et ces moyens de paiement doivent être annulés lors de
        l’achat des biens de consommation.
            2. Les crédits nécessaires pour financer la production doivent
        provenir non pas d’épargnes, mais de nouveaux crédits se rappor-
        tant à une nouvelle production. Et ces crédits ne seront rappelés
        que selon le rapport de la dépréciation générale à «l’appréciation»,
        à l’enrichissement général.
            3. La distribution de pouvoir d’achat aux individus doit progres-
        sivement dépendre de moins en moins de l’emploi. C’est-à-dire que
        le dividende doit graduellement remplacer salaires et émoluments,
        à mesure que la capacité productive augmente par homme-heure.
            Les deux premières propositions voient au financement auto-
        matique de la production, et à l’application de l’ajustement scienti-
        fique des prix dans le retour des crédits financiers.
            La troisième proposition a trait à la garantie  d’un dividende
        social à tous, croissant et déplaçant les salaires comme pouvoir
        d’achat, à mesure que le progrès déplace le travail salarié comme
        facteur de production.
            Voilà de quoi occuper l’esprit du lecteur. Mais que le nouvel étu-
        diant ne se décourage pas. Personne n’a jamais maîtrisé un cours
        d’économie, même élémentaire, en une heure ou deux.
            Puis, pour le Crédit Social, il faut se transporter dans une opti-
        que créditiste, pour envisager cette nouvelle conception du finan-
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