Page 207 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Promouvoir tout homme et tout l’homme 207
Cela peut paraître obscur à celui qui aborde le sujet pour la
première fois. Mais nous l’avons expliqué en détail maintes fois
dans le journal Vers Demain. Et nous pourrons y revenir. (On peut
trouver des éclaircissements sur ce point et d’autres dans notre
brochure «Pour une Finance saine et efficace, en vente, au bureau
de Vers Demain.)
Douglas définit le juste prix à faire payer par le consommateur
en ces quelques mots: «Le juste prix de la production est le coût
de ce qu’il a fallu consommer pour réaliser cette production». De
sorte que, par exemple, si le prix comptable de revient de la pro-
duction, en 6 mois, est de 20 milliards, et si la consommation totale
dans ces mêmes 6 mois est de 15 milliards, le prix comptable reste
bien de 20 milliards, mais le coût réel n’est que de 15 milliards. La
population ne doit payer que 15 milliards, tout en accordant aux
producteurs leur prix comptable de 20 milliards. Le consommateur
ne paiera que les ¾ du prix, et l’organisme financier compensera
pour le reste.
C’est là l’ajustement scientifique des prix, inconnu du système
actuel. Et c’est pourquoi le Crédit Social ne peut être ni inflation-
niste ni déflationniste. Il conforme la situation de la finance et des
prix à la réalité de la production et de la consommation. Le résul-
tat, c’est que rien n’entrave les possibilités productives tant qu’elles
répondent à des besoins; et que les besoins ont accès à tout la pro-
duction offerte: si l’on veut davantage, il n’y a qu’à produire davan-
tage. Selon l’expression de Douglas, la seule limite à la production,
c’est soit la limite de ses possibilités physiques, soit la saturation
des besoins.
L’ajustement scientifique des prix permet aussi de régler socia-
lement le mode de distribution de la richesse produite. Si le produc-
teur a droit à son prix de revient, une fois que cela lui est garanti,
il n’a pas le droit de déterminer à quelles conditions les consom-
mateurs y auront droit. Ceci ressort de l’organisme social établi à
cette fin pour servir la société: tout comme le système judiciaire
est établi pour servir la justice au nom de la société, les jugements
étant rendus d’après des lois que les juges ne font pas eux-mêmes
et d’après les témoignages de faits auxquels le juge est tout à fait
étranger.
Un autre principe du Crédit Social, qui doit être admis, parce
qu’il correspond au réel, mais dont on ne trouve aucune application
dans le système actuel, c’est que:
L’abondante production moderne est bien plus le fruit d’inven-