Page 192 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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            b) Il ne s’agit pas non plus d’approuver cette doctrine au nom
        de l’Église, car l’Église n’a «jamais, sur le terrain social et économi-
        que, présenté de système technique déterminé, ce qui d’ailleurs ne
        lui appartient pas» (Divini Redemptoris, n. 34).
            c) La seule question à l’étude est la suivante: la doctrine du
        Crédit Social, dans ses principes essentiels, est-elle entachée de
        socialisme ou de communisme, doctrines condamnées par l’Égli-
        se; et par suite doit-elle être regardée par les catholiques comme
        une doctrine qu’il n’est pas permis d’admettre et encore moins de
        propager.
            2. La Commission définit le socialisme et note ce qui caracté-
        rise cette doctrine à la lumière de Quadragesimo anno: le matéria-
        lisme; la lutte des classes; la suppression de la propriété privée; le
        contrôle de la vie économique par l’État au mépris de la liberté et
        de l’initiative individuelle.
            3. La Commission a ensuite formulé en propositions les princi-
        pes essentiels du Crédit Social.
            «Le but de la doctrine monétaire du Crédit Social est de donner
        à tous et à chacun des membres de la société la liberté et la sécurité
        économiques que  doit leur procurer l’organisme  économique et
        social. Pour cela, au lieu d’abaisser la production vers le niveau du
        pouvoir d’achat par la destruction des biens utiles ou la restriction
        du travail, le Crédit Social veut hausser le pouvoir d’achat au niveau
        de la capacité de production des biens utiles.»
            Il propose à cette fin:
            I. L’État doit reprendre le contrôle de l’émission et du volume de
        la monnaie et du crédit. Il l’exercera par une commission indépen-
        dante jouissant de toute l’autorité voulue pour atteindre son but.
            II. Les ressources matérielles de la nation représentées par la
        production constituent la base de la monnaie et du crédit.
            III. En tout temps l’émission de la monnaie et du crédit devrait
        se mesurer sur le mouvement de la production de façon qu’un sain
        équilibre se maintienne constamment entre celle-ci et la consom-
        mation.  Cet  équilibre  est  assuré,  partiellement  du  moins,  par  le
        moyen d’un escompte dont le taux varierait nécessairement avec
        les fluctuations mêmes de la production.
            IV. Le système économique actuel, grâce aux nombreuses dé-
        couvertes et inventions qui le favorisent, produit une abondance in-
        soupçonnée de biens en même temps qu’il réduit la main-d’oeuvre
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