Page 195 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le Crédit Social et la doctrine sociale, 2e partie 195
escompte ne saurait être considéré comme une mesure entachée
de socialisme.
Ad IVam: Le principe du dividende peut aussi se concilier avec
la doctrine sociale de l’Église; il est d’ailleurs comparable au pou-
voir d’octroyer que possède l’État. La Commission ne voit pas
pourquoi il serait nécessaire pour l’État de posséder les biens de
production pour pouvoir payer ce dividende; actuellement, quoi-
que dans un sens contraire, le pouvoir de taxer, que l’État possède
en vue du bien commun, comporte davantage cette note et pour-
tant est admis. La même affirmation vaut pour l’escompte: l’un et
l’autre tiennent du principe de la ristourne dans le système coopé-
ratif. D’ailleurs la coopération est en honneur dans le Crédit Social.
Le seul contrôle de la production qui soit nécessaire pour
l’établissement du Crédit Social, c’est celui de la statistique qui
détermine l’émission de la monnaie et du crédit. Or la statistique
ne saurait être considérée comme un véritable contrôle et comme
une entrave à la liberté individuelle; elle n’est qu’une méthode de
connaissance. La Commission ne peut admettre que le contrôle
statistique nécessite la socialisation de la production, ou qu’elle soit
«de l’essence du socialisme et du communisme».
La Commission répond donc négativement à la question: «Le
Crédit Social est-il entaché de socialisme?» Elle ne voit pas com-
ment on pourrait condamner au nom de l’Église et de sa doctrine
sociale les principes essentiels de ce système, tels qu’exposés
précédemment.
Ce rapport des théologiens n’avait pas fait l’affaire des finan-
ciers, et en 1950, un groupe d’hommes d’affaires chargèrent un
évêque du Québec (dont nous tairons le nom par respect pour sa
mémoire) d’aller à Rome pour obtenir du Pape Pie XII une condam-
nation du Crédit Social. De retour au Québec, cet évêque fit rapport
aux hommes d’affaires: «Pour avoir une condamnation du Crédit
Social, ce n’est pas à Rome qu’il faut aller. Pie XII m’a répondu:
“Le Crédit Social créerait dans le monde un climat qui permettrait
l’épanouissement de la famille et du christianisme.”»
Ça prend l’aide du Ciel
Dans ce combat pour l’établissement d’un système financier
juste fondé sur des principes chrétiens, l’aide divine est surtout né-
cessaire quand on sait que le but réel des financiers, c’est l’établis-
sement d’un gouvernement mondial qui comprend la destruction
du christianisme et de la famille, et que les promoteurs de ce «nou-