Page 163 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le Crédit Social et la doctrine sociale de l’Église  163

        tes catholiques, pour le règne des Coeurs de Jésus et de Marie,
        dans les âmes, les familles et les pays.» Et à droite: «Pour la ré-
        forme économique du Crédit Social, en accord avec la doctrine
        sociale de l’Église, par l’action vigilante des pères de famille, et
        non par  les  partis  politiques» (ce  qui  signifie,  entre  autres,  que
        le «Crédit Social» dont il est question ici n’est pas un parti politi-
        que, mais une réforme économique qui pourrait être appliquée par
        n’importe quel parti au pouvoir).
            «Vers Demain» est donc un journal de patriotes catholiques,
        où il est aussi question de réforme économique, de «Crédit So-
        cial». Pourquoi? «Qu’est-ce que cela a à faire avec la religion?»
        diront certains. Le système dit du «Crédit social» n’est rien d’autre
        qu’une méthode, un moyen de mettre en application la doctrine
        sociale de l’Église, qui fait partie intégrante de l’enseignement de
        l’Église. En cela, «Vers Demain» ne s’éloigne donc pas de son but
        premier, qui est de «promouvoir le développement d’une société
        plus chrétienne par la diffusion de l’enseignement de l’Église ca-
        tholique romaine.»
                     Pourquoi une doctrine sociale?
            Si l’Église intervient dans les questions sociales, et a développé
        un ensemble de principes connus sous le nom de «doctrine sociale
        de l’Église»,  c’est essentiellement  parce que,  comme le disait le
        Pape Benoît XV, «c’est sur le terrain économique que le salut des
        âmes  est en  danger».  Son  successeur immédiat,  le  Pape  Pie  XI,
        écrivait aussi:
            «Il est exact de dire que telles sont, actuellement, les condi-
        tions de la vie économique et sociale qu’un nombre très consi-
        dérable  d’hommes y trouvent  les plus grandes difficultés pour
        opérer l’oeuvre, seule nécessaire, de leur salut.» (Encyclique Qua-
        dragesimo anno, 15 mai 1931).
            Pie XII s’exprimait  aussi de manière  semblable:  «Comment
        pourrait-il être permis à l’Église, Mère si aimante et soucieuse du
        bien de ses fils, de rester indifférente à la vue de leurs dangers, de
        se taire ou de feindre de ne pas voir et de ne pas comprendre des
        conditions sociales qui, volontairement ou non, rendent ardue et
        pratiquement impossible une conduite chrétienne conforme aux
        commandements du souverain législateur?» (Radio-message du
        1er juin 1941). Et ainsi parlent tous les Papes, y compris Benoît XVI
        aujourd’hui.
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