Page 146 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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        dans le but d’imposer leur solution d’un gouvernement mondial. Et
        alors, les Financiers firent tout pour stopper l’idée du Crédit Social:
        conspiration du silence dans les médias; falsification intentionelle
        de la doctrine de Douglas dans le but de la rendre vulnérable; ca-
        lomnies et ridicule contre les apôtres de Vers Demain; création de
        partis politiques portant le nom de «Crédit Social». Douglas écrivait
        dans son livre Warning Democracy:
            «Le progrès des idées du Crédit Social fut si rapide entre 1919
        et 1923, tant ici (en Grande-Bretagne) qu’à l’étranger, et des com-
        mentaires favorables en parurent si abondamment dans les pages
        des journaux, que les intérêts menacés par ces idées s’en alar-
        mèrent considérablement et prirent des mesures jugées par eux
        efficaces pour endiguer leur publicité.
            «En ce pays (Grande-Bretagne), l’Institut des Banquiers alloua
        une somme de 5 millions de livres (équivalant alors à 24 millions
        de dollars), pour combattre les idées dites “subversives” émises
        par nous-même, ou par d’autres qui oseraient mettre leur nez dans
        le système financier. Les grandes associations de presse reçurent
        des directives expresses leur enjoignant de ne jamais mentionner
        notre nom dans la presse publique. Les journaux métropolitains,
        tant de ce pays que des Etats-Unis, ne devaient publier ni corres-
        pondance ni articles portant sur ce sujet, Malgré cela, l’enquête
        parlementaire  canadienne sur les questions bancaires, devant
        laquelle je fus appelé à témoigner à Ottawa, en 1923, eut comme
        effet d’exposer, d’une part, l’ignorance de problèmes fondamen-
        taux même par des banquiers notoires, et d’autre part, jusqu’où
        la puissance financière était prête à aller pour garder le contrôle
        de la situation.»
                      «Le moment psychologique»
            Douglas a prédit que le système actuel d’argent-dette des
        banquiers finirait par devenir insoutenable et s’effondrerait de lui-
        même. On n’a qu’à penser aux dettes énormes des pays civilisés,
        on s’en va tout droit vers la catastrophe, tout en sachant très bien
        qu’elles ne pourront jamais être remboursées. D’autres facteurs an-
        noncent cet écroulement du système: l’automation, par exemple,
        qui rend impossible le plein emploi.
            Douglas disait qu’il viendra un «moment psychologique», un
        moment critique où la population, étant donné la gravité de la situa-
        tion, et cela malgré toute la puissance des financiers, aura assez
        souffert de leur système d’argent-dette  qu’elle sera disposée à
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