Page 107 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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L’environnement et la question de l’argent 107
vir leurs propres fins politiques. Lorsque nous remontons jusqu’à
la source des causes de la situation actuelle, nous découvrons un
système financier défectueux. Nous n’avons pas besoin de détrui-
re le système d’argent — agir ainsi serait en effet une grave erreur
— mais il est d’une importance cruciale que nous réformions ce
système, afin qu’il devienne le serviteur, et non le maître, de nos
aspirations.» (Fin de l’extrait de l’article du Social Crediter.)
À la toute fin de son encyclique, le Saint-Père parle du besoin
de changer de style de vie et de réduire notre consommation. Mais
parler de simplicité volontaire, de consommer moins, va à l’encon-
tre du système financier actuel, et entraînerait la fermeture d’usines
et la mise à pied de milliers de travailleurs. Le Pape admet lui-même
d’ailleurs que pour appliquer les changements qu’il demande dans
son encyclique, un changement du système financier doit d’abord
avoir lieu, pour l’adapter à l’économie réelle et au bien commun.
Nous sommes entièrement d’accord avec le Saint-Père, et
nous prétendons que le système de Démocratie Économique, ou
Crédit Social, tel que proposé par C.H. Douglas et Louis Even, ren-
drait réalisable tout ce qui est souhaité par le Pape François dans
son encyclique, tout en mettant fin au gaspillage des ressources
et permettant en même temps l’épanouissement de la personne
humaine.
C’est tout notre environnement qui serait changé si le système
financier était adapté aux besoins de la population. On n’aurait pas
besoin d’usines immenses ni de gens quittant la campagne pour
les villes à la recherche d’un emploi. (Douglas faisait observer que
les grandes usines ne sont pas plus productives que les petites, et
que si elles existent, c’est tout simplement parce que les banques
préfèrent financer de grandes entreprises au lieu d’entreprises fa-
miliales.) On pourrait revenir à une production à l’échelle humaine,
une production à l’échelle locale.
La machine au service de l’homme
Le Pape n’est pas contre l’usage des machines, du progrès, mais
l’homme doit passer en premier, avant le profit. Il écrit, par exem-
ple, au paragraphe 114: «Personne ne prétend vouloir retourner à
l’époque des cavernes, cependant il est indispensable de ralentir la
marche pour regarder la réalité d’une autre manière, recueillir les
avancées positives et durables, et en même temps récupérer les
valeurs et les grandes finalités qui ont été détruites par une frénésie
mégalomane.»