Page 104 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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complet que de remplacer les cartouches. Même chose pour la
plupart des appareils électroniques: on ne répare pas, c’est moins
cher d’acheter un nouveau modèle, même si en réalité il ne s’agit
que de remplacer un petit morceau défectueux.
Si on examine le problè-
me de plus près, on voit bien
que ce sont les règlements du
système financier actuel qui
amènent une telle dégrada-
tion inutile des ressources de
la planète — surtout le règle-
ment qui veut lier la distribu-
tion du pouvoir d’achat à l’em-
ploi, entraînant des situations de ce genre: des groupes écologistes
voudraient que telle usine soit forcée de cesser de polluer, mais le
gouvernement réplique que cela coûterait trop cher à cette compa-
gnie, et qu’elle risquerait de fermer ses portes, et qu’il est préférable
de conserver ces précieux emplois, même s’il faut pour cela sacrifier
l’environnement.
On sacrifie le réel — l’environnement — au signe, l’argent. On
crée des emplois, mais au dépens de la survie même de la planète.
Même si on empoisonne les gens, ce n’est pas grave, pourvu que
ça paie! Comme l’écrit le Pape François au paragraphe 195: «Le
principe de la maximalisation du gain, qui tend à s’isoler de toute
autre considération, est une distorsion conceptuelle de l’écono-
mie: si la production augmente, il importe peu que cela se fasse
au prix des ressources futures ou de la santé de l’environnement.»
Un proverbe amérindien décrit bien ce paradoxe: «Lorsque la
dernière goutte d’eau sera polluée, le dernier animal chassé et le
dernier arbre coupé, l’homme blanc comprendra que l’argent ne
se mange pas.»
Et que dire de tous les besoins artificiels créés dans le seul but
de tenir les gens employés, de tous ces gens qui travaillent dans la
paperasse dans des bureaux, et des produits fabriqués pour durer
le moins longtemps possible, afin d’en vendre le plus possible?
Tout cela entraîne un gaspillage et une destruction non nécessaires
du milieu naturel.
La cause fondamentale de la pollution de l’environnement, du
gaspillage des ressources de la terre, c’est le manque chronique de
pouvoir d’achat, inhérent au système financier actuel. En d’autres
mots, les consommateurs n’ont jamais assez d’argent pour pouvoir