Page 70 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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Confirmations de Graham Towers
Graham Towers, lorsqu’il était gouverneur de la Banque du
Canada, sut être beaucoup plus franc que la Banque Canadienne
Nationale, en répondant à des questions devant le Comité parle-
mentaire de la Banque et du Commerce à Ottawa, en juin 1939:
Question — Mais il n’y a pas de doute que les banques créent
le médium des échanges ?
Réponse de Towers — C’est exact. C’est pour cela qu’elles
existent.
À une autre question demandant si le dépôt ainsi créé par la
Banque ne pouvait pas être considéré comme aussi bon que l’ar-
gent, comme un substitut à l’argent, Graham Towers répondit:
«Ce n’est pas exact de dire que ce crédit est aussi bon que
l’argent, ou qu’il soit un substitut à l’argent. Ces dépôts bancai-
res sont bel et bien de l’argent. C’est même l’espèce majeur de
l’argent. C’est la sorte d’argent qui sert à effectuer 95 pour cent
des affaires.»
Et répondant à une autre question du même genre, Graham
Towers affirmait carrément:
«Chaque fois qu’une banque accorde un prêt, elle crée du
nouveau crédit, un nouveau dépôt, de l’argent flambant neuf.»
La crise des années ‘30
On était alors en juin 1939, quand durait encore la grande crise
des années ‘30. Non pas une crise de capacité de production, mais
une crise d’absence de moyens financiers pour mobiliser cette ca-
pacité de production.
Trois mois plus tard, le pays était en guerre, et tout l’argent
voulu pour l’entreprendre et la continuer vint à mesure des besoins.
Cet argent n’était pas fait avec de l’or, pas même avec du papier, et
ce n’est pas le gouvernement qui le créait. Le gouvernement ne fai-
sait que s’endetter pour l’avoir. D’où sortait-il, dans un pays qui en
avait manqué du haut en bas de l’échelle depuis 10 ans ? Il sortait
de la manufacture l’argent flambant neuf — du système bancaire.
Que la Banque Canadienne Nationale nous dise donc de quelle
autre source provenait ce flot d’argent.