Page 171 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 171

28. La sécurité économique pour chaque individu      169

           Cela, on le sait; personne ne peut le nier. Mais pour qui le bon
        Dieu a-t-il fait toutes ces choses-là ? Puisqu’Il est le Père de tous les
        hommes, Il les a faites pour tous les hommes.
           Les biens de la terre ont été créés pour tous les hommes. C’est
        une chose qu’on a besoin de rappeler à ceux qui l’oublient: aux
        gouvernements, aux particuliers, aux associations, à tous les grou-
        pes, à tous les individus. Le Pape Pie XII nous l’a rappelé lui-même
        dans son radio-message de la Pentecôte 1941: «Les biens créés par
        Dieu l’ont été pour tous les hommes et doivent être à la disposition
        de tous.»
           C’est clair: «pour tous les hommes». L’homme est une personne,
        mais c’est une personne sociable, une personne qui vit en société;
        il faut donc qu’il trouve l’épanouissement de sa personne dans la
        société. Le social ne doit pas l’étouffer, mais l’enrichir. Et à son tour,
        quand la personne s’épanouit, elle enrichit la société.
           Il y  a  un  reversement  des  biens  de  la  personne  sur la  socié-
        té, et de la société sur la personne, lorsqu’il n’y a pas d’entraves,
        lorsqu’il n’y a pas d’empêchements. Et pourtant, que remarque-t-
        on aujourd’hui ? Même à l’intérieur de pays d’abondance comme
        le Canada, les États-Unis, les pays d’Europe occidentale et d’autres,
        on remarque qu’il y a en effet abondance, mais qu’il y a des cas de
        misère, des cas de familles qui n’ont, non seulement pas l’abon-
        dance, non seulement pas d’aisance, mais qui manquent du néces-
        saire, et qui sont obligées de mendier ou bien de solliciter de l’aide
        des gouvernements, et encore on ne leur accorde cette aide qu’au
        compte-gouttes.

           On voit que les hommes excellent  à produire aujourd’hui.  Ils
        excellent à produire la production. On a ce que l’on veut en fait de
        production — je ne dis pas qu’on l’a dans les maisons — mais on a
        sur le marché ce que l’on veut. Si l’on commande un cercueil, on a
        un cercueil; si l’on commande une automobile, on a une automo-
        bile; si l’on commande du pain, on a du pain — pourvu qu’on ait le
        moyen efficace de commander dans le monde actuel, qui s’appelle
        l’argent. Mais là, il y a un obstacle, et nous allons en parler plus loin.

           Si les hommes excellent à produire, ils échouent pitoyablement
        pour distribuer. Et pourquoi échouent-ils pour distribuer ? Parce
        qu’ils se sont eux-mêmes imposés des règlements, des règlements
   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176